Les courants vagabonds
Explications
L’expression « courant vagabond » se réfère, le plus souvent, à des tensions électriques ou à des courants, souvent faibles, qui peuvent circuler dans une habitation ou dans une étable. Ils sont détectables sur des objets métalliques fixés au mur ou au sol, ou simplement déposés sur le sol. Ces tensions ou ces courants sont en général alternatifs, de la fréquence du réseau (50 Hz en Europe, 60 Hz aux Etats-Unis et au Canada), mais il n’est pas rare que ces courants deviennent continus ou semi-redressés suite à l’effet semi-conducteur de certains matériaux (béton, oxydes métalliques, sols particuliers…) traversés par la tension ou le courant d’origine. Ces tensions ou ces courants, lorsqu’ils atteignent une intensité suffisante, peuvent traverser le corps d’un homme, d’une vache, d’un porc, d’un mouton, d’un chien ou de tout autre être vivant et affecter fâcheusement son état de santé et son comportement. La meilleure solution pour s’en débarrasser est de relier les masses métalliques à une bonne prise de terre inférieure à 7 Ohms [1]. Cependant, suivant l’origine et l’importance du phénomène, on pourra plus ou moins bien s’en protéger. L’avis d’un spécialiste indépendant est toujours conseillé en pareil cas.
Dans un manuel intitulé « The Merck Veterinary Manual » [2], un ouvrage de référence indiscutable pour les vétérinaires du monde entier, on peut trouver un chapitre consacré aux « courants vagabonds dans les étables ».
Dans certaines étables, les mangeoires métalliques, même reliées à la terre, accusent la présence de tensions alternatives induites de plus de 1,5 volts, avec le compteur électrique coupé. La ligne à très haute tension, suite aux différences de conductivité du sol et des murs, induit un courant dont il est très facile de prouver l’existence avec un appareillage simple. Or le manuel Merck indique que, chez les animaux exposés, les mammites et les infections sont plus fréquentes, que la résistance aux maladies diminue (chute de l’immunité) pour des tensions dépassant à peine 1 volt aux sabots ou entre un sabot et le cou. Si les experts belges semblent ignorer le « Merck Veterinary Manual », les fermiers et les vétérinaires présents sur le terrain ont le droit à la vérité.
Ajoutons encore que ce texte du manuel Merck est maintenant conforté par un document émanant du Ministère canadien de l’Agriculture («L’ABC de ce qu’il faut savoir sur les tensions parasites, une approche globale») qui reconnaît l’influence néfaste des courants vagabonds pour la santé des animaux et la productivité en élevage [3].
Expérimentations
Des expérimentations, réalisées en Belgique et en France par des vétérinaires indépendants dans des élevages bovins et porcins exposés à des lignes à très haute tension, montrent qu’après trois semaines d’exposition aux champs d’induction magnétique, les animaux présentent de nettes chutes de cuivre, de calcium, de phosphore et de magnésium sanguins. Dans ce type de prospection, il est souhaitable que seuls des laboratoires privés indépendants libres de toute contrainte réalisent les analyses afin de fiabiliser les résultats. Nous ne devons plus faire confiance à des experts dont les recherches sont subsidiées par des sociétés productrices d’électricité !
Voici quelques symptômes généralement observés chez les animaux et qui permettront d’éveiller l’attention des agriculteurs [2] :
- périodes intermittentes de comportement anormal,
- traite incomplète ou allongée,
- agressivité, nervosité, ruades ou refus d’entrer dans la salle de traite ou dans l’étable,
- réduction de la consommation d’eau ou d’aliments,
- les vaches lèchent les abreuvoir situés en zone neutre (pour se décharger),
- augmentation du nombre de mammites, de cas de dysenterie, d’entérites hémorragiques,
- empilage des porcelets (pour s’isoler du sol), cannibalisme,
- nombre anormal d’animaux morts en l’espace de quelques mois.
Références bibliographiques
[1] Roger Santini, Jean-Marie Danze, Marius Seigne, Benoît Louppe. « Guide Pratique Européen des Pollutions Electromagnétiques de l’Environnement » 239 p. Ed. Marco Pietteur. 2000.
[2] “The Merck Veterinary Manual”. Sixth Edition, Ed .Merck Rahway U.S.A 1986, p. 619-621.
[3] “L’ABC de ce qu’il faut savoir sur les tensions parasites, une approche globale”. Gouvernement du Québec, Ministère de l’Agriculture des Pêcheries de l’Alimentation, 20 pages, 1994.