La mobilofolie fait des ravages. Téléphones cellulaires (GSM), » portables « , relais d’antennes, sont de plus en plus présents autour de nous. Mais les rayonnements qu’ils émettent sont-ils aussi bénins pour notre santé que l’affirment les opérateurs téléphoniques. Vu les énormes intérêts financiers en jeu, on peut se permettre d’en douter…
Les téléphones cellulaires ou GSM, sont issus d’une technologie très récente. Il est encore trop tôt pour affirmer qu’ils ne présentent pas de risque pour la santé. Des scientifiques prudents mettent aujourd’hui la population en garde contre ces émissions journalières d’énergie invisible de haute fréquence. Malgré les dénégations, tant des fabriquants de matériel que des opérateurs GSM, les études très contradictoires sur la question ne permettent effectivement pas de trancher franchement sur l’absence de risque de l’utilisation d’un téléphone cellulaire ou la présence d’une antenne à proximité des habitations. D’un coté, les études financées par ces mêmes fabriquants se montrent rassurantes, alors que d’autres, menées par des scientifiques indépendants, concluent à l’existence d’un risque potentiel. Qui croire ?
Echauffement anormal du cerveau
Il est en tout cas des effets que l’on ne peut nier, même si l’on n’est pas d’accord sur leurs conséquences. Exemple, l’effet thermique. Les portables, tout comme les antennes relais et les satellites d’ailleurs, sont des émetteurs d’hyperfréquences, c’est-à-dire de micro-ondes. Or, on sait que les micro-ondes produisent un échauffement sur les tissus contenant de l’eau (c’est le principe du four à micro-ondes). Des études suisses sur modèles simulés menées par le prof. Kuster ont ainsi montré que l’effet d’échauffement dû aux micro-ondes émises par l’antenne d’un radio téléphone pouvait encore avoir des effets destructeurs jusqu’à 10 cm de profondeur dans le cerveau, un organe très fragile. Cependant, seule l’utilisation d’un GSM peut provoquer une augmentation de température dans les tissus cérébraux. Vu la distance, au minimum plusieurs mètres, qui les sépare d’éventuels habitants, il ne peut y avoir d’effet thermique similaire avec les antennes relais. Cela ne veut pas dire évidemment que ces antennes sont dénuées de risques potentiels. On constate en effet que les émissions électromagnétiques d’une antenne relais se propagent principalement sous la forme de « lobes » orientés vers l’extérieur. Des maisons voisines peuvent donc être éventuellement plus exposées à leur rayonnement… Mais les choses sont un peu plus complexes et l’irradiation entraînée par les stations relais ne se limite pas à ce rayonnement » direct « . Il existe aussi autour des antennes des zones plus petites créant des « lobes secondaires » où des hyperfréquences sont également émises dans d’autres directions (sous l’horizontale et en arrière de l’antenne). Dans le cas d’une station relais installée sur un toit, ces lobes secondaires peuvent entrer en résonance avec l’armature métallique du béton ou les poutres en acier ou les structures métalliques présentes sur le toit. Ce phénomène risque alors de transformer ces structures métalliques en » réémetteurs passifs » pouvant affecter les occupants du bâtiment.
Le corps humain , un récepteur radio insoupçonné
D’autres effets, non thermiques et potentiellement dangereux pour la santé, existent encore. Ainsi, les phénomènes de résonance électromagnétique. Contrairement à l’effet thermique, ces phénomènes ne nécessitent que de très faibles intensités d’énergie. Selon W.R Adey, Président du Conseil National Américain de Protection contre les Radiations (N.C.R.P.), ces résonances peuvent engendrer des anomalies plus ou moins graves de fonctionnement des cellules nerveuses. Les petits récepteurs radio que chacun d’entre-nous possède, fonctionnent (comme tout appareil récepteur radio) selon un phénomène de résonance électromagnétique (avec une onde porteuse émise parfois à des milliers de kilomètres par l’émetteur). L’énergie captée n’est plus mesurable et pourtant une radio la capte, la sélectionne parmi d’autres et l’amplifie. Il a également démontré au cours d’études sur cultures de cellules et sur animaux de laboratoire, que des densités de puissance de moins de 10 microwatts par cm2 (1 microwatt = 1 millième de milliwatt) avaient déjà un effet perturbateur. Des scientifiques australiens indépendants suggèrent que ces résonances électromagnétiques pourrait avoir un effet promoteur du cancer. Un chercheur américain, J.Kirschvink, du CALTECH, a quant à lui démontré qu’il existe dans le cerveau humain cinq millions de petits cristaux de magnétite (aimants naturels) par cm³. Ce qui correspond à environ quatre milliards cinq cent millions de cristaux pour l’ensemble du cerveau. Selon l’avis de ce savant, ces cristaux d’aimants naturels augmentent considérablement la sensibilité du cerveau humain vis-à-vis des champs électromagnétiques ambiants.
Des ondes qui perturbent le métabolisme
Une autre hypothèse concerne la production de mélatonine par la glande pinéale ou épiphyse. Elle serait l’un des éléments clés du problème. La science d’aujourd’hui montre effectivement que le cerveau humain est perméable à des informations extérieures grâce très probablement à la glande pinéale (épiphyse). Cette glande secrète une hormone de structure très simple appelée mélatonine. On sait aujourd’hui, grâce à des travaux américains, que la sécrétion de mélatonine peut être ralentie ou » bloquée » par des champs électromagnétiques. Dans un document australien de l’ACATT (Association of Citizens Against Telecommunication Towers), daté de mars 1995, on expose la possible chute du niveau de mélatonine, (qui est normalement élevé la nuit), lors d’une exposition aux champs électromagnétiques. Une dose aussi faible que 0,022 microwatt par cm2 provoquerait déjà cet effet… La mélatonine est une hormone de régulation agissant sur des fonctions très importantes. La nuit, elle élimine la noradrénaline (nous permettant ainsi d’éliminer le stress de la journée précédente et d’avoir un sommeil réparateur). Elle module et régule également la sécrétion des hormones sexuelles (ceci peut expliquer la stérilité des vaches et le manque d’appétit sexuel de taureaux enfermés dans des étables sous des lignes à haute tension). Elle possède aussi une action régulatrice sur le système immunitaire (défense de l’organisme contre les agressions microbiennes ou virales) et elle détruit les radicaux libres (facteur anti-vieillissement et protecteur du système circulatoire). Une équipe de chercheurs chinois dirigée par H. Chiang (Université de Zheijiang) a montré qu’on observait une nette diminution de la réactivité immunitaire (phagocytose leucocytaire réduite) chez des adolescents et des adultes jeunes, exposés pendant huit heures par jour pendant dix jours à des fréquences radio dont la densité de puissance atteignait à peine 14 microwatts par cm².
Un danger invisible, incolore, inodore
Tout ceci devrait nous inciter à réfléchir. Des sujets soumis en permanence à des rayonnements provenant d’antennes d’émission radio, d’émetteurs radar, de relais de radio-téléphones, de lignes à haute tension, pourraient en effet voir leur résistance aux attaques microbiennes et virales diminuée. Ce point paraît essentiel en matière de santé publique et les recherches conçues en termes de situations extrême, telles les cancers et les leucémies ne devraient peut être pas être les seules à intéresser les chercheurs. Le problème est cependant plus complexe pour la population. Ces champs sont invisibles, incolores, inodores ce qui explique la difficulté d’évaluer d’un coup d’œil les risques sanitaires de ces rayonnements. Pour cela il est nécessaire de demander l’avis d’un expert indépendant spécialisé dans la mesure des pollutions électromagnétiques. Il y a cependant parfois une » répugnance » à accepter l’existence de tels risques de la part des responsables de la santé publique alors qu’ils ont devant les yeux de nombreuses données d’études épidémiologiques publiées dans les meilleures revues scientifiques. On se focalise sur les composantes chimiques des systèmes vivants au détriment de leur composante physique. Or il faut savoir que l’être humain, comme la plupart des êtres vivants d’ailleurs, fonctionne comme un système » ouvert « . En clair, il prend dans le milieu qui l’environne des informations rythmiques destinées à régir son milieu interne. Ces informations sont souvent de type électromagnétique comme la lumière, le champ magnétique terrestre, l’électricité etc. Ce qui explique que nous sommes particulièrement réceptifs aux perturbations provoquées par une gamme de rayonnements nocifs. En fait, on sait que la matière vivante fait appel à des champs électriques et que ceux-ci peuvent être utilisés en biologie moléculaire.
Lancer le débat en toute clarté
Personne ne peut actuellement, sur base expérimentale ou théorique, affirmer que les riverains vivant à proximité des antennes relais ne courent aucun risque, à court ou à long terme. Mais les récentes recherches menées par des chercheurs indépendants incitent à la prudence ! Le fait est qu’il n’y a aucune obligation légale qui impose de se protéger de la pollution électromagnétique à basse intensité. Et cela a pour conséquence directe d’augmenter l’atteinte à la sécurité d’autrui. Ce défaut de précaution est aussi une des conséquences de l’ignorance d’un danger. Mais la prise de conscience n’est pas suffisante, elle doit faire place à des actes. La faute d’un agent électromagnétique n’est évidemment pas simple à démontrer d’autant plus qu’il est généralement accepté et mis en œuvre par tout un secteur économique donné, et ce souvent sur un laps de temps très long. D’autre part, le principe du dommage zéro rendrait impossible tout progrès technologique. Notre attitude consisterait plutôt à tenter de concilier le progrès et le bien-être. Avec la prolifération des antennes relais cellulaires, des milliers de gens sont maintenant exposés de façon chronique à des doses non négligeables de rayonnements électromagnétiques, et par conséquent, à un accroissement potentiel du risque sur leur santé. Il convient de garder à l’esprit que des effets biologiques sont décrits à faibles voire à très faibles niveaux d’exposition et que rien n’exclut un effet cumulatif des ondes électromagnétiques. Eviter le débat ne ferait qu’alimenter la peur et l’anxiété. Un débat ouvert, qui partage les informations en toute franchise, qui vise à des valeurs d’exposition prudentes, publiquement acceptables et préservant réellement la santé des personnes, apaiserait les craintes et faciliterait l’usage de la technologie la plus propre et la plus efficiente. Ainsi, ce n’est qu’après concertation, information et discussion entre les futurs riverains, les décideurs, le personnel de santé, qu’une station relais devrait être implantée. Un contrôle régulier des pollutions électromagnétiques devrait également être prévu. En attendant, il est souhaitable que ces nuisances soient mieux connues du grand public, ainsi que les moyens de faire appel aux services de spécialistes, de même que les possibilités de créer des aménagements sains…
Ouragan sur l’antenne
Les associations se mobilisent
Les antennes relais pour téléphonie mobile se multiplient parfois de manière totalement anarchique, sans autre souci que celui de couvrir au maximum la plus grande portion de territoire. C’est ainsi qu’on a vu apparaître de telles antennes sur les églises, les immeubles à appartement, et même, comble des combles, sur les toits de certaines écoles et des hôpitaux ! Face aux incertitudes qui planent sur la nocivité de telles installations, des citoyens isolés ou non, parfois même des communes, ont décidé de ne pas se laisser faire. Echaudés par de récentes affaires, les pouvoirs publics ont, dans certains pays, eux aussi commencé à légiférer.
L’implantation quasi sauvage d’antennes relais GSM est-elle enfin terminée ? Aujourd’hui en tout cas, la » résistance » s’organise. Il existe actuellement en Allemagne plus de deux cents associations s’opposant à la mise en place d’antennes-relais de téléphones mobiles. Ces associations situent toutes leur argumentation sur le plan de la santé publique. En Belgique, une association de défense et de réflexion sur la problématique des lignes à haute tension et des antennes, Teslabel Coordination, s’est créée suite aux nombreuses plaintes formulées par une partie de la population soumise aux rayonnements électromagnétiques. Elle s’est constituée en avril 1995, pour regrouper et coordonner les associations et comités de défense des projets d’implantation de nouvelles lignes à haute tension et des antennes relais sur toute la Belgique. Ailleurs, en France, en Autriche et en Suisse, se sont créées de telles associations. Les antennes-relais ne sont pas les seules visées. Chaque téléphone cellulaire pris individuellement devrait également être considéré comme une source de danger potentiel. En France, l’utilisation des téléphones cellulaires a ainsi été interdite par décret du Ministère de la Santé, dans tous les hôpitaux. On a remarqué que la mise en fonction d’un radiotéléphone pouvait parasiter, voire bloquer le fonctionnement d’appareils médicaux surveillance et d’unités de soins intensifs. C’est un problème de compatibilité électromagnétique. En Allemagne, le ministre des Postes Fédérales, Wolfgang Bötsch, déclarait il y a deux ans déjà : » La discussion qui a surgi à propos de l’énergie nucléaire n’était qu’une brise tiède à côté de ce que nous réserve le problème des réseaux de téléphones mobiles « .
Cas vécus et témoignages…
Nous avons réalisé des mesures un peu partout en Belgique. Une des régions les plus concernée par l’implantation des antennes relais est Bruxelles et sa périphérie. Souvent, des agences immobilières nous demandent de déterminer si les antennes implantées sur le toit des immeubles sont en relation avec les troubles de la santé constatés par les propriétaires ou les locataires vivants dans les appartements. De nombreux riverains se plaignent aussi de divers problèmes de santé après l’implantation d’antennes à moins de trois cents mètres de leur logement : troubles de la concentration et de la vigilance, fatigue chronique, rougeurs de la peau et desquamation du cuir chevelu, perte partielle des cheveux, perturbations de l’audition, troubles cardiaques, irritabilité et nervosité, insomnies, hypersensibilité anormale, maux de tête… Nous avons même rencontrés riverains qui ont été obligés de vendre leur maison suite aux problèmes nerveux et de santé qu’ils ont développé après la mise en fonction de telles antennes ! Malheureusement pour eux, ils rencontrent généralement des difficultés à céder leur bien immobilier, et sont souvent obligés de céder avec une perte pouvant s’élever jusqu’à 30 % !
Mesures sur le terrain
Les antennes relais peuvent être implantées sur un pylône, un château d’eau, un immeuble à appartements ou un hôtel de ville etc. Elles sont généralement installées sur la corniche d’un bâtiment ou sur un mât. De cette manière, l’opérateur optimise leur fonctionnement technique mais ceci sans tenir compte de gens vivants à proximité. Ceci dit, nous mesurons généralement moins de rayonnement à l’intérieur d’une maison qu’à l’extérieur. Les murs et les plafonds constituent souvent un obstacle pouvant dans certains cas atténuer le rayonnement.
Contrairement aussi à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les immeubles situés sous les antennes qui sont les plus exposés aux rayonnements des antennes, mais ceux situés en face. Les mesures que nous effectuons, dépassent rarement une densité de puissance de 0,1 µW/cm2 (champ lointain), à ces endroits et au dernier étage un champ électrique de 0,7 V/m (champ proche). Cependant, au niveau des rampes métalliques des balcons, nous mesurons des émissions secondaires d’une intensité pouvant aller de 0,3 à 1,5 V/m en champ électrique de haute fréquence. De plus, certaines personnes vivant dans des appartements situés au dernier étage, juste en dessous des antennes relais, reçoivent une dose plus importante de rayonnements au niveau de leur terrasse, car ces antennes se situent souvent à une distance de moins de trois mètres. Par sécurité, ces personnes doivent essayer de limiter leur exposition à l’extérieur au niveau des terrasses et balcons.
Pollution électromagnétique : des normes, des recommandations et l’avis des scientifiques indépendants…
Il existe actuellement, suivant les pays, des » valeurs standard d’exposition en hyperfréquences « . Malheureusement, ces valeurs ne constituent dans la plupart des cas que des limites indicatives provisoires. Généralement aussi, elles ne prennent en compte que les risques liés à l’élévation de température dans le corps suite à l’exposition aux fréquences émises par les GSM et les antennes. Elles ignorent d’autres effets pourtant constatés expérimentalement. Une criante lacune qu’il est urgent de combler.
Actuellement, l’Organisation Mondiale de la Santé, la Commission Internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants (ICNIRP) ainsi que le CENELEC (European Commitee for Electrotechnical Standardisation) ne prennent en compte que les risques liés à l’élévation de température de parties du corps, suite à l’exposition aux fréquences émises par les GSM et les antennes relais. Ce 18 juillet 1999, cette recommandation a été adoptée au Parlement Européen ! (1)
Des effets plus insidieux
Qui plus est, ces effets ne sont que des effets observables à court terme. Or, la littérature mondiale actuellement disponible montre que d’autres effets à des intensités nettement plus faibles sont observables sur l’animal (et probablement sur l’homme). Il s’agit d’effets plus insidieux d’actions sur les mécanismes cellulaires. Est-ce là une manière de protéger efficacement les citoyens et leur santé en Europe ? Y a-t-il une réelle détermination à appliquer en cette matière de nuisances potentielles pour la santé, le Principe de Précaution, inscrit dans le Traité de l’Union européenne adopté en mai 1994 par le Parlement européen ? En 1994, W. Ross Adey dans un rapport ayant fait l’objet d’une communication au Symposium de Londres de la Communauté européenne, faisait déjà une mise au point à ce sujet et montrait que les ondes radio modulées en basses fréquences ont déjà des effets sur les cellules en culture et sur l’animal à des valeurs très faibles (moins de 10 µW/cm2). Cet effet est un effet de résonance électromagnétique. De plus, en 1997, un chercheur du Royal Adélaïde Hospital, a démontré que des souris génétiquement prédisposées au cancer du système lymphatique contractent ce cancer en plus grand nombre lorsqu’elles sont exposées au champ électromagnétique d’un téléphone cellulaire (925 MHz). La densité de puissance reçue à hauteur de la tête par un téléphone cellulaire est de loin plus élevée que la densité de puissance captée à 50 m, à proximité d’une antenne relais, mais cette exposition à l’antenne relais perdure au cours de la journée (effet chronique). D’autres expériences réalisées dans le monde sur l’animal indiquent une toxicité de ces champs (micro-ondes ou hyperfréquences) à long terme.
Faire jouer la prudence
Face à ces données certains pays comme l’Australie et la Nouvelle Zélande ont prévu que l’exposition du public aux hyperfréquences ne devait pas dépasser, par période de six minutes, une densité de puissance de 200 µW/cm2 en 900 MHz. Ceci représente une diminution de plus de 50 % par rapport à ce que préconise le CENELEC. Cependant, plusieurs scientifiques et hommes politiques de Nouvelle Zélande et d’Australie demandent, afin de réduire les risques biologiques, une baisse des standards à des valeurs plus basses encore (2), ceci pour une exposition moyenne d’une année ! En Italie, une loi est appliquée en matière de radio-protection depuis le 10 septembre 1998 par le Ministre de l’environnement en accord avec le Ministre de la santé et le Ministère des Communications. Celle-ci prévoit une exposition limite du public aux hyperfréquences (3) dont la valeur est quatre fois et demi plus faible que la recommandation de l’ICNIRP. L’U.R.S.S recommande quant à elle des normes nettement plus basses encore afin de limiter l’exposition chronique du public (4). Ces standards sont les seuls à considérer les risques biologiques pouvant résulter d’une exposition chronique aux hyperfréquences, contrairement aux autres standards où seul l’effet thermique et l’exposition aiguë sont considérés.
Principe de précaution
Certains experts vont plus loin encore. En Australie et Nouvelle Zélande, Neil Cherry exige ainsi que l’on interdise l’implantation d’antennes relais de téléphones cellulaires à moins de trois cents mètres des écoles et que de toute manière le niveau d’exposition soit, en fonction des connaissances actuelles, limité à 0,1 µW/cm2 (0,1 microwatts par cm2). A titre de comparaison, on peut signaler que la valeur des émissions de micro-ondes naturelles générées par la terre, le soleil est de… 1 picoWatt par cm², soit 0,000001µW/cm². De même, la région de Salzburg en Autriche a édictée une nouvelle norme pour les émissions des téléphones portables et leurs antennes relais (5). Celle-ci devrait être considérée comme une norme appliquant un principe de précaution et non comme une norme délimitant nettement les effets sur la santé. La norme est uniquement destinée à la prévention du risque lié aux champs électromagnétiques à hautes fréquences pulsés, à proximité des antennes relais des téléphones cellulaires. Don Maisch, dans une lettre datée du 26 septembre 1996 et publiée dans » EMFacts Information Service » (North Hobart, Tasmanie), considère que la distance de trois cents mètres, combinée à un niveau d’exposition maximale de 0,2 microwatt/cm2 constitue » un compromis réaliste entre la nécessité de protéger la santé publique et celle de disposer d’un réseau de téléphones mobiles exploitable « . Mais il ajoute que le fonctionnement de certains équipements électroniques très sensibles peut être perturbé par les transmissions d’antennes-relais à des distances dépassant les six cents mètres.
En conclusion…
Il est clair, que la pollution de l’environnement joue un rôle charnière entre ce qui touche à nos origines et le monde moderne que nous construisons un peu plus chaque jour. Il existe une telle interdépendance entre les êtres vivants et l’environnement que les hommes politiques, les bourgmestres, les médecins et les éco-conseiller doivent apprendre à mieux informer la population sur les risques possibles d’une exposition à long terme aux champs électromagnétiques. Des questions de santé publique sont posées et les réponses existent.
Plusieurs personnes compétentes en hyper-fréquence issues d’organismes indépendants ou non réalisent des relevés de l’environnement électromagnétique à la demande des particuliers ou d’entreprises. Cependant, peu de personnes qualifiées acceptent d’interpréter les valeurs mesurées en fonction des études scientifiques indépendantes démontrant un les effets biologiques…
Souvent par choix, ou par goût, notre confort va prendre une ampleur considérable. Le fait est qu’il n’y a aucune obligation légale de se protéger de la pollution électromagnétique à basse intensité. Et cela a pour conséquence directe d’augmenter l’atteinte à la sécurité d’autrui.
Un compromis réaliste entre la nécessité de protéger la santé publique et celle de disposer d’un réseau de téléphones mobiles exploitable rendrait probablement la possibilité de communiquer sans imposer des technologies dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences. Autrement dit, avoir un comportement prudent en appliquant le principe de précaution constituerait un bon compromis. Ceci sans entraver la liberté de ceux qui souhaite acquérir un téléphone cellulaire en âme et conscience. Mais à condition de connaître les risques possibles pour leur santé. De plus, on impose généralement sur base de « l’utilité publique » à ceux qui ne le souhaitent pas, des antennes dans des environnements très exposés (écoles–hôpitaux–cités..). Le fait d’augmenter le nombre d’antennes pour réduire la puissance émise ne constitue encore qu’un bénéfice pour les sociétés de télécommunication qui érigent ce type d’installation et pour le propriétaire ou la commune qui acceptent d’exposer la population. Cela ne règle pas le problème. Au contraire, de plus en plus de personnes seront désormais exposées à de faibles intensités certes, mais en permanence !
Le défaut de précaution est aussi une des conséquences de l’ignorance d’un danger. La prise de conscience n’est pas suffisante, elle doit faire place à des actes.
En matière écologique ou sanitaire, les dommages sont généralement issus de pratiques professionnelles ou domestiques généralisées. La faute d’un agent électromagnétique n’est pas simple à démontrer d’autant plus qu’il est généralement accepté et mis en œuvre par tout un secteur économique donné, et ce souvent sur un laps de temps très long.
D’autre part, le principe du dommage zéro rendrait impossible tout progrès technologique. Notre attitude consiste plutôt à concilier le progrès et le bien-être. Dans une situation ou règne l’incertitude, il n’est pas possible de faire interdire l’utilisation de l’un où l’autre système. Ceci dit, chacun est libre de placer ses intérêts là où il le souhaite et d’en assumer les conséquences sanitaires.
Grâce à l’association «Teslabel coordination», tout le monde peut devenir membre et défendre ses idées objectivement en tant que citoyen sur la problématique des pollutions électromagnétiques et bénéficier d’informations scientifiques concrètes et totalement indépendante.
En attendant, il est souhaitable que ces nuisances soient mieux connues du grand public, ainsi que les moyens de faire appel aux services de spécialistes, de même que les possibilités de créer des environnements sains.…
Benoît Louppe
Techn.chimiste, écobiologue, expert en environnement électromagnétique.
1. Dans le cas de l’exposition au corps entier, le TAS (taux d’absorption spécifique) ne doit pas dépasser 0,08 W/kg pour le public, et cela pour des intervalles de temps n’excédant pas six minutes. Cette valeur calculée en densité de puissance est de 450 µW/cm2 ou 41.2 V/m en champ électrique, en 900 MHz. En 1800 MHz, la densité de puissance limite est de 900 µW/cm²).
2. 50 µW/cm2 et même 0,1 µW/cm².
3. 10 µW/cm2 en 900 MHz période de six minutes, pour le corps entier.
4. 5 µW/cm²
5. La norme préliminaire d’exposition exprimée en densité de puissance est 0,1 microwatt/cm2.