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Le cas de la famille de Ratingen (All.) malade avec les antennes relais

La famille du concierge de l’Hôtel de Ville de Ratingen (Allemagne) malade à cause des antennes-relais de téléphones mobiles placées sur le toit de l’immeuble

Selon un article de W. Maes (Neuss) la revue Wohnung + Gesuntheit n°87, 6.1998.

La famille du concierge de l’Hôtel de Ville de Ratingen était en bonne santé jusqu’à ce que des antennes-relais de téléphones mobiles fussent installées sur le toit de l’immeuble. L’Administration Communale a réagi spontanément et a fait déplacer les antennes. L’effet résultant : 98 % de rayonnements de micro-ondes en moins !

L’appartement du concierge se trouve sur la plate-forme, au dessus de l’immeuble de huit étages de l’hôtel de ville de Ratingen. Devant l’appartement, des parties du toit sont aménagées en terrasses-jardins. C’est ici que vivent le concierge Friedrich S., son épouse Brigitte son fils Maik et leur chien. Ils ont une vue magnifique sur l’ensemble de la ville, jusqu’à Dusseldorf et Essen et les forêts environnantes.

« Danger pour la santé »

Sur le toit de l’hôtel de ville de Ratingen se trouvent une antenne-relais radio destinée aux services urbains (Quix) ainsi que des antennes-relais de téléphones cellulaires du réseau E-Plus. L’antenne Quix est omnidirectionnelle et émet à une puissance de 50 Watt; le système d’antennes de E-Plus est composé de trois antennes sectorielles de 15 Watt chacune. L’antenne Quix a été installée en décembre 1995 et le montage E-Plus en août 1997.

Les installations d’émission sont installées sur la plate-forme et sur la paroi externe du mur de l’appartement du concierge, à seulement trois mètres (!) de la terrasse et de la chambre à coucher des époux S. Toute la famille s’est plaint de troubles de santé, dont les premiers ont été évoqués à partir d’août 1997, très peu de temps après l’installation des antennes-relais de téléphones mobiles E-Plus.

Le concierge auparavant très dynamique a manifesté des crises d’asthme (qui ont nécessité l’intervention urgente et répétée d’un médecin), s’est plaint de fatigue de plus en plus intense, de maux de tête, d’irritabilité, de troubles nerveux, de courbatures, de troubles de l’audition et de troubles du sommeil. Il ne pouvait plus dormir plus de trois heures par nuit.

Son épouse était victime de maux de tête et de vertiges, ressentait une faiblesse croissante, avec des perturbations de concentration et était affectée de troubles de la vue et du sommeil.

Leur fils âgé de huit ans a également commencé à souffrir de troubles du sommeil, a présenté des accès de somnambulisme dans l’appartement plusieurs fois au cours de chaque nuit et a ressenti pour la première fois de violents maux de tête. Suite à cette mauvaise qualité du sommeil, et aux maux de tête, des comprimés de somnifère et d’anti-douleurs ont été prescrits. Ensuite, sa neurodermite s’est aggravée et il a commencé à se plaindre de troubles de la vision.

Tous trois ont remarqué qu’ils devenaient plus agressifs et plus nerveux. Des anomalies marquées et inhabituelles se manifestaient dans le comportement de leur chien: auparavant plein de vie, il ne faisait plus que dormir.

Lorsque la famille et le chien se rendaient ailleurs pendant un jour ou deux, chez des amis ou chez des parents, les symptômes disparaissaient. Ceux-ci réapparaissaient dès le retour au domicile. Le beau père ne venait plus volontiers rendre visite, car son appareil auditif vrombissait et pépiait dans l’appartement et une conversation normale était impossible.

L’état de santé de toute la famille se détériorait rapidement. Des médicaments de plus en plus puissants devaient être administrés. Le médecin de famille, le Dr. P.R. a rédigé une attestation à l’intention de l’Administration Communale de Ratingen: « Mes patients B.S.,F.S. et M. S. ne peuvent plus vivre dans l’appartement pour raisons de santé. Il s’agit absolument d’un danger pour la santé. L’état de mes patients est particulièrement critique. Il ressort que cette situation est en relation avec l’installation des antennes relais en août. »

Au cours de quelques semaines, les analyses sanguines de la mère, du père et de l’enfant ont révélé des valeurs de plus en plus dégradées. Différents résultats médicaux étaient nettement en dehors des normes et la vitesse de sédimentation était élevée.

Des explorations ont été réalisées sur le sang d’Oscar, le compagnon à quatre pattes. Ici également des observations spectaculaires étaient semblables à celles faites sur la famille S. : anomalies nettement marquées au niveau des globules rouges, des thrombocytes, de l’hémoglobine, des leucocytes. Le vétérinaire redoutait une thrombopénie et pensait à une possibilité de leucémie.

Rayonnements intenses rares

Les densités de puissance des rayonnements électromagnétiques qui ont été mesurés par l’auteur de l’article en octobre 1997 dans l’habitation de la famille S. ont révélé occasionnellement:

– 1,5 à 3 microwatt par cm2 sur la terrasse,
– 0,1 à 0,8 microwatt par cm2 dans la chambre des parents,
– 0,01 à 0,4 microwatt par cm2 dans la chambre des enfants.

La pollution ambiante par les émetteurs de ces types de fréquences et de modulations
se situent, selon les mesures réalisées par l’auteur dans les résidences urbaines (y compris dans celles où ont été installés les émetteurs D et E (0,9 GHz et 1,8 GHz) depuis ces 5 dernières années) aux environs de 0,001 – 0,01 nanowatt / cm2 (0,000001 – 0,00001 microwatt / cm2), donc x millièmes du niveau de densité révélé dans l’appartement du concierge.

Le médecin-biophysicien Lebrecht von Klitzing de l’Université de Lübeck et d’autres scientifiques ont trouvé que les micro-courants du cerveau sont modifiés sous l’influence des champs électromagnétiques pulsés des téléphones mobiles et ce, pour une exposition de quelques minutes seulement, sous une densité de puissance de 0,1 microwatt / cm2.

D’autres chercheurs ont trouvé sur des humains et sur des animaux des symptômes du type de ceux qui sont apparus sur les membres de la famille S. et d’autres encore. Citons les maux de tête, des modifications de la formule sanguine, des leucémies, des tumeurs du cerveau, des taux plus élevés de déformations anatomiques, des altérations des facultés d’apprentissage, des changements de libération du calcium par les cellules du cerveau, des tendances dépressives, des perturbations du système immunitaire, de l’irritabilité, des troubles hormonaux, des anomalies génétiques, des opacifications de la cornée (cataractes), des perturbations de fonctionnement d’appareils électroniques, comme les électro-encéphalographes et les appareils auditifs.

Les responsables du réseau de téléphonie cellulaire E-Plus ont écrit : « Les mesures réalisées au domicile de la famille S. montrent que les valeurs mesurées se situent nettement en dessous des valeurs correspondant à des effets biologiques ». Ceci peut s’expliquer, mais en ne tenant compte que des effets thermiques selon les normes allemandes DIN / VDE et les prescriptions en matière de pollution électromagnétique. Ceci signifie que la possibilité d’observer un échauffement du corps pouvant provoquer des effets biologiques, en raison des champs électromagnétiques n’est pas atteinte. Le corps des membres de la famille S. ne s’échauffe pas, mais les S. sont devenus malades.

Les prescriptions légales allemandes (26.BimSchV) en vigueur depuis janvier 1997, concernant les pollutions électromagnétiques, autorisent pour la fréquence des émetteurs Quix (450 MHz) une densité de puissance jusqu’à 200 microwatt / cm2 et pour les antennes d’émission E-Plus (1,8 GHz) jusqu’à 900 microwatt / cm2. Les prescriptions indiquées ci-dessus ne tiennent compte que des effets thermiques. Tous les risques pour la santé ne sont nullement couverts par de telles prescriptions.

Dispositions prises à la hâte

L’Administration Communale de Ratingen a réagi spontanément selon les principes de biologie de l’habitat, en se basant sur une prise de position complémentaire du Dr. Lebrecht von Klitzing, médecin et biophysicien.

Le Dr. L. von Klitzing déclare : « Les altérations de santé décrites doivent être prises au sérieux et ont atteint un stade particulièrement critique. Il faut dans le cas présent, y apporter rapidement remède. L’opérateur est responsable et agit en connaissance de cause, étant donné que les solutions actuelles aux problèmes nécessitent l’administration de médicaments et surtout lorsqu’un enfant de huit ans est astreint à prendre des anti-douleurs et des somnifères. En ce qui concerne la famille S., les problèmes décrits sont, selon nos connaissances, typiques chez des personnes exposées à l’influence des champs électromagnétiques cités. L’argumentation des valeurs limites prescrites ne repose ici sur rien ».

Le directeur de l’Administration Communale, l’administrateur des finances, le chef de bureau, le conseil du personnel, le service de santé de la ville, les experts, moi-même, ingénieur, spécialiste de la biologie de l’habitat ainsi que les deux opérateurs de téléphonie mobile, nous sommes rendus sur place. Il a été décidé en urgence de mettre immédiatement à l’arrêt les installations de téléphonie sur le toit et les journaux locaux ont été informés. Il y eut des discussions, des projets, des éclats de voix et des délibérations.

Tous ont montré leur bon vouloir en vue d’apporter une aide spontanée et non bureaucratique. La famille S. a bénéficié d’abord comme mesure d’aide d’urgence, d’un congé exceptionnel et ensuite d’une installation dans une autre maison. Les opérateurs Quix et E-Plus ont été obligés de disposer leurs antennes de façon telle que la densité de puissance des champs de l’habitation du concierge soit drastiquement réduite.
Les trois antennes de téléphones cellulaires E-Plus ont été provisoirement démontées de la maison du concierge et déplacées vers la paroi externe de l’hôtel de ville, avec la direction de l’émission orientée loin du bâtiment. Ainsi, l’appartement du concierge était situé dans la zone d’ombre d’émission, derrière l’émetteur. Le résultat : la réduction de la densité du champ de plus de 98 % rien que grâce à un déplacement de ce type. L’antenne Quix a également été provisoirement déplacée et sa hauteur modifiée. Le résultat : ici également 98 % de rayonnement en moins dans l’appartement. Dans les semaines qui ont suivi, les antennes ont été déplacées à titre expérimental.

Moins de rayonnement

En avril 1997, après les déménagements définitifs des antennes sur le toit de l’hôtel de ville, des mesures de contrôle ont été effectuées. Les valeurs de densité de puissance, réduites au cours des essais, ont pu être confirmées. Il y avait 98 % de micro-ondes en moins dans les chambres à coucher de l’appartement et sur la terrasse plus de 99,5 % de moins, en provenance de l’antenne E-Plus (1,8 MHz). L’antenne Quix omnidirectionnelle (450 MHz) déplacée donnait une réduction de densité de puissance de 97 % dans les chambres à coucher et d’environ 90 % sur la terrasse.

De nouveau bien portants

Pendant les travaux de déménagement sur le toit, avait lieu le retour de congé spécial de la famille S. Ils rentraient d’un voyage dans le Sauerland. Ils se portaient réellement beaucoup mieux. Ils dormaient de nouveau, les maux de tête avaient disparu et l’irritabilité s’était évanouie. Le fils M.S. ne devait plus prendre de comprimés et le chien avait retrouvé sa vitalité de jadis.

Après ce retour de congé spécial, la famille S. n’a pas été logée directement dans son appartement de l’hôtel de ville, mais dans un nouveau logement en périphérie de la ville, sans antenne à proximité. Dans cette habitation non polluée par des micro-ondes, toutes les anciens ennuis de santé restants s’atténuaient et la famille allait de mieux en mieux chaque jour. Toutes les analyses sanguines s’étaient normalisées après quelques semaines, tout comme celles du chien.

La célèbre dernière goutte ?

Il est intéressant de remarquer que c’est lorsqu’a été mise en service l’antenne triple du réseau E-Plus (1,8 GHz) en août 1997 que la famille S. a présenté les symptômes mentionnés. Après l’installation de l’antenne Quix (450 MHz) en décembre 1995, aucune plainte n’a été signalée, bien que les valeurs de densités de puissance mesurées dans l’appartement et à l’extérieur fussent de niveau beaucoup plus élevé que pour l’antenne E-Plus.

Nous nous trouvons face à une série de questions :

  • Cela était-il en relation avec la fréquence ? E-Plus émet en 1,8 GHz et Quix en 450 MHz.
  • Cela était-il en relation avec la modulation, soit pulsée, soit non ? La modulation de E-Plus est différente de celle de Quix.
  • La mise en service de E-Plus était-elle seulement la dernière goutte qui a fait déborder le vase ?
  • Cela était-il dû au fait que les deux types d’antennes émettrices avaient un fonctionnement différent de celui d’une seule (interférences) ?
  • Cela tenait-il au fait que les antennes E-Plus fonctionnent de façon continue alors que les antennes Quix fonctionnent par intermittences à la demande ?
  • Quel était l’effet biologique de la sommation et des interactions des champs.

L’effet de suggestion et l’influence psychologique sont à écarter de façon catégorique dans ce cas comme dans d’autres, car les parents n’étaient pas au courant d’un danger pouvant résulter des rayonnements électromagnétiques émis par les antennes (encore moins l’enfant et le chien). Ils n’avaient aucun ressentiment contre l’installation. Ils ne se sentaient pas concernés par l’aspect esthétique et ne se sentaient pas victimes d’un préjudice.

Wolfgang MAES
Neuss (RFA)
Ingénieur conseil en biologie de l’habitat,
Journaliste DJVG.

N.B. :
450 MHz = 450.000.000 Hz
1,8 GHz = 1.800.000.000 Hz

Commentaires de l’association TESLABEL

Il serait souhaitable que tous les hommes politiques d’Europe s’intéressent de manière un peu plus objective à la problématique des champs électromagnétiques et que les ministères et les commissions concernés cessent de prendre leurs informations auprès des lobbies électriques et des opérateurs téléphoniques ainsi qu’auprès d’Universitaires dont les recherches sont financées par les dits lobbies.
Il existe suffisamment d’experts indépendants capables de prêter leur concours à des recherches sérieuses, même avec de petits budgets. Mais souvent ces experts indépendants se voient écartés des laboratoires et des études sur terrain en raison de leur indépendance !
L’attitude de la ville de Ratingen est digne d’éloges.

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