Bureau etudes et vie

Les alliages métaliques utilisés en dentisterie, les effets galvaniques…

Les alliages métalliques utilisés en dentisterie, les effets galvaniques… leurs conséquences sur la santé

 par J. M. DANZE
(Licencié ès Sciences Chimiques, Univ. Liège, ex assistant à l’Institut de Pharmacie, Consultant en biophysique).

Lorsque deux métaux différents sont simultanément plongés dans un électrolyte commun, il apparaît entre ces deux métaux une différence de potentiels électriques. Celle-ci peut se mesurer en Volts (V) ou en millivolts (mV).

Nous savons que la salive est un électrolyte de composition très complexe, voisine de celle de l’eau de mer , dont le pH varie entre 6,3 et 7,3 et dont la température oscille autour de 37 °C.

Lorsque, dans la cavité buccale, des alliages ou des amalgames de compositions différentes sont en présence, il apparaît parfois des différences de potentiels électriques entre deux pièces métalliques. Ces différences de potentiel (mesurées en valeurs relatives) peuvent atteindre jusqu’à 1500 mV et même davantage.

On attachait jadis peu d’importance à ce phénomène, sans doute parce qu’on ne concevait pas qu’il pu être à la base de processus iatrogènes, mais aujourd’hui, le développement des connaissances en physiologie et particulièrement en toxicologie des métaux a mis la question des métaux prothétiques à l’avant plan de l’actualité.

Le prof. R. Soremark du Karolinska Institut de Stockholm [1] a objectivé ces migrations ioniques qui avaient déjà fait l’objet de nombreuses publications en Allemagne bien avant la guerre [2]. Il suffit de 21 jours d’expérimentation pour montrer de façon indiscutable la corrosion d’amalgames, de crochets en chrome cobalt et l’augmentation de la concentration en Argent, Mercure dans l’émail et la dentine des dents obturées en amalgame.

Le même problème se pose en orthopédie et une nouvelle discipline en est issue; elle a pour objet la “biocompatibilité” des métaux. Les matériaux biocompatibles sont des matériaux que les cellules vivantes acceptent et intègrent dans la structure tissulaire (donc ne rejettent pas) [3]. Les essais de ces matériaux peuvent aisément se réaliser in vitro en les mettant par exemple en présence d’ostéoblastes (technique utilisée pour les implants) ou d’explants d’épithélium de gencive [4-5].

Les effets galvaniques dans la cavité buccale peuvent avoir deux types de conséquences nuisibles

1. la différence de potentiels peut par elle-même perturber le système neuro-végétatif du patient. N’oublions pas qu’actuellement, on admet que le potentiel de fonctionnement des membranes cellulaires (neurones) est d’environ 45 mV (Prix Nobel 1991, B. Sakmann et E. Neher). Or, durant le sommeil, le contact entre les mâchoires n’est pas fixe et la plupart des gens normaux accusent un très léger bruxisme, ce qui transforme alors le courant continu de base en impulsions lesquelles peuvent constituer des informations électriques perturbatrices.

On voit ainsi apparaître cette notion généralement assez mal comprise de “blocages” thérapeutiques possibles. L’individu se perturbe dans la sphère psycho-neuro-endocrinologique et peut devenir rebelle à toute thérapie.

Quand on observe la branche inférieure du nerf maxillaire et la distribution de ses dendrites à chaque racine dentaire, on peut comprendre qu’une névralgie du trijumeau puisse avoir son siège à la suite d’un effet galvanique (micro-décharges électriques) se propageant depuis l’obturation vers le nerf. La coagulation du ganglion de Gasser (pratiquée dans les cliniques de la douleur) est-elle la véritable solution ? Ne faudrait-il pas avant tout examiner les dents (potentiels électriques et dépassements de racines) ? En d’autres termes, faut-il détruire le signal d’alarme avant d’avoir découvert l’intrus ?

2. lorsque deux métaux différents constituent une pile (cfr. Pile de Daniell vue dans l’enseignement moyen), l’élément métallique le plus réactif (le plus électropositif) passe progressivement en solution sous la forme d’ions. La salive, avec sa composition particulière est un milieu idéal pour former cette pile entre les masses d’obturations ou de prothèses en présence dans la cavité buccale. Il s’agit là tout simplement d’un processus de corrosion électro-galvanique.

La corrosion électrique n’est pas un phénomène propre à la dentisterie; elle constitue une préoccupation majeure pour tous les électrochimistes et pour tous les ingénieurs métallurgistes [6]. Elle fait l’objet à elle seule d’une discipline relevant d’une spécialisation universitaire. Il est bien connu des plombiers, par exemple, que lorsque sur une conduite d’eau, on monte un raccord en laiton sur un tube en acier, l’acier va se corroder très rapidement.

En art dentaire, ce cas de figure dû à la présence d’un amalgame à côté ou sous une couronne en or peut induire une intoxication, une subintoxication ou une sensibilité allergique, suite à la libération d’argent, de mercure, de cuivre, d’étain.

Or, nous savons depuis quelques dizaines d’années que nos processus cellulaires sont régis par des enzymes spécifiques et les chercheurs ont pu recenser parmi ces enzymes plus de 600 métallo-enzymes nécessaires au métabolisme profond de nos cellules. Ces métallo-enzymes possédant dans leur structure un métal particulier (par exemple, la céruloplasmine , enzyme à base de cuivre permettant la fixation du fer) peuvent être sélectivement bloquées par un certain nombre de métaux dont l’encombrement atomique et la réactivité sont voisins de celui du métal spécifique à l’enzyme. En somme, ces métaux perturbateurs prennent la place du métal désigné sur la molécule, jouent en quelque sorte le rôle d’un leurre et la bloquent. Cet aspect de l’intoxication métallique est peu apparent au début de son processus et peut se traduire par une foule de symptômes disparates et non caractéristiques d’un syndrome particulier connu.

De plus, on sait également aujourd’hui que de faibles concentrations en nickel ou en cobalt ou en chrome empêchent la réparation des cordons d’ADN endommagés. Ceci peut dans certains cas induire un effet mutagène, voire carcinogène [11-12-13].

Ces motifs justifient amplement l’intérêt que tout thérapeute doit accorder aux phénomènes galvaniques dans la cavité buccale.

Le point 1 peut être facilement appréhendé et circonscrit grâce à la mesure des différences de potentiels, au moyen d’électrodes spéciales (autoclavables) adaptées à un simple millivoltmètre. On procède par mesures croisées. Le millivoltmètre indique la polarité de la pile buccale et le pôle le plus négatif sera constitué par l’alliage à éliminer. Il s’agira en général d’un alliage en métal vil ou d’un amalgame.

Plus la différence de potentiels d’électrodes entre les pièces métalliques en présence est élevée, plus les passages en solution sous forme d’ions seront facilités. La mesure de l’intensité de courant en µA fournit l’expression quantitative du phénomène, c’est à dire de la quantité de métal subissant la corrosion et se libérant sous forme d’ions. En somme la présence d’un courant mesurable en microampères confirme le fonctionnement réel et continu de la pile buccale.

Certains praticiens contestent cette méthode de mesure parce que ne faisant appel qu’à deux électrodes. En effet, nous pourrions mettre en œuvre une troisième électrode (dite de référence) afin d’obtenir des mesures en valeurs absolues. Ceci ne ferait que compliquer inutilement les choses, car ce que nous recherchons, c’est la différence de potentiels relative entre deux pièces métalliques afin de guider le praticien dans son travail d’élimination du ou des alliages (ou amalgames) responsables du phénomène.

Certains thérapeutes mesurent le courant galvanique entre la pièce prothétique et la muqueuse de la joue ou entre la pièce prothétique et la peau, ceci constitue une erreur, car la résistance interne de la pile ainsi mesurée est très élevée et ne reflète pas la réalité.

L’intérêt de la méthode réside précisément dans le fait de mesurer la différence de potentiels entre les deux points de contact d’une pile, comme nous le ferions pour évaluer une pile de torche électrique. Point n’est besoin d’avoir dépassé le niveau de l’enseignement secondaire pour le comprendre!

Il existe sur le marché allemand des appareils mesurant simultanément et enregistrant sur imprimante non seulement les différences de potentiels mais aussi le courant galvanique en micro-ampères (intensité du phénomène de corrosion indiquant la quantité d’ions libérés). (Un simple multimètre d’électricien muni d’électrodes adéquates peut permettre le même résultat mais requiert un certain tournemain !)

En ce qui concerne le point 2, voyons ce que nous dit l’électrochimie : il existe une échelle de potentiels d’oxydo-réduction des métaux (tableau 1)[7]. En somme, chaque métal entrant en réaction libère un ou plusieurs électrons et ce phénomène s’accompagne d’une différence de potentiels mesurable en millivolts (mV). La firme Sargent (Chicago) a édité en 1963 une échelle à curseurs intitulée “Sargent Chemical Predictor” permettant de prédire quels sont les métaux aptes à se déplacer mutuellement dans une réaction (analytique, par exemple) où ils seraient mis en présence.

Nous y trouvons par exemple :
Zn ?Zn2+ + 2e- (+ 763 mV par rapport à l’électrode normale d’hydrogène)
Si du zinc est mis en présence de cuivre dans une solution d’électrolyte, il va être mis en solution par le cuivre :
Cu ? Cu2+ + 2e- (- 337 mV / E.N.H.)

Car un métal ayant un potentiel de réaction négatif va déplacer un autre métal dont le potentiel est relativement plus positif.

Tableau des potentiels redox des métaux utilisés en dentisterie (le zéro est donné par l’électrode normale à hydrogène -E.N.H.)

La protection de pièces métalliques en acier (Fe) par galvanisation (Zn) est une application technologique de ce phénomène. Le zinc protège le fer en passant en solution.
Fe _ Fe2+ + 2e- (+ 440 mV / E.N.H.)
Zn _ Zn2+ + 2e- (+ 763 mV / E.N.H.)
?mV = 323 mV

Pendant la 2ème guerre mondiale, on laissait descendre le long de la coque des “Liberty Ships” attendant leur armement à quai, des cylindres de zinc reliés à la coque par des câbles soudés. Le zinc se corrodait en polarisant la coque et en laissant ainsi le fer intact, grâce à une différence de potentiels d’environ 323 mV (l’eau de mer servant d’électrolyte pour la pile ainsi formée).

Le phénomène est le même pour les pièces en alliages et les amalgames dans la bouche, mais là, c’est le passage en solution du métal le plus électropositif (le plus réactif) qui nous préoccupe. Le contact direct métal/métal entre les pièces buccales n’est pas nécessaire pour engendrer ce phénomène [2], la conductivité de la salive suffit.

Nous savons aujourd’hui que 28 métaux différents (et 2 non métaux) sont utilisés dans la réalisation des prothèses dentaires métalliques.

Les métaux principaux, quantitativement, sont le Béryllium (ou Glucinium), l’Aluminium, le Titane, le Tantale, le Manganèse, le Ruthénium, le Chrome, le Gallium, le Germanium, le Fer, le Cobalt, le Zinc, le Nickel, l’Indium, l’Etain, le Molybdène, le Cuivre, le Palladium, le Zirconium, le Rhodium, l’Iridium, le Mercure, le Platine, l’Argent, et l’Or.
Nous représentons en annexe le tableau des potentiels redox des métaux utilisés en dentisterie.

On peut considérer d’une manière générale que tout métal situé à un niveau de cette échelle sera mis en solution par un métal situé plus bas.

Par exemple, le nickel présent dans un alliage est capable de provoquer la mise en solution du fer, mais l’or sera capable de solubiliser le nickel. Le gallium est capable de solubiliser l’aluminium, le béryllium.

Cette échelle n’a rien d’absolu, car le pH et la composition chimique de la salive à certains moments de la journée peuvent fluctuer et modifier le potentiel d’électrode d’un ou de plusieurs métaux présents dans la cavité buccale. Mais ces fluctuations sont de peu d’impact sur le principe général.

Soulignons au passage le cas du Béryllium, situé tout en haut du tableau, c’est à dire passant inévitablement en solution lorsqu’il est mis en présence de tout autre métal. Combien de personnes ont encore en bouche des alliages de béryllium ? Pourtant, le pouvoir carcinogène de ce métal, même en traces n’est plus à démontrer (Encyclopédie Médico-chirurgicale Française et Merck Index).

Dans tous les processus de corrosion, des phénomènes de passivation temporaire ou de dépolarisation peuvent, soit ralentir, soit activer le passage des ions en solution.

Mais une chose est certaine, c’est que la mastication des aliments et le bruxisme érodent constamment les minces couches d’oxyde (couche de passivation) et libèrent ces substances dans le tractus digestif où l’acide chlorhydrique gastrique contribuera à la mise en solution des oxydes métalliques finement divisés. On peut considérer qu’en dépit des déclarations de certains soi-disant spécialistes, la passivation des métaux dans la cavité buccale est inexistante, vu les conditions mécaniques auxquelles les alliages sont soumis! La preuve, c’est que les alliages s’usent avec le temps! Qu’est devenu le produit de cette usure ?

L’état de surface obtenu par polissage ou par moulage n’a qu’une influence très éphémère, retardant tout au plus de quelques jours les phénomènes de corrosion. Des photos prises au microscope électronique à balayage le montrent sans équivoque possible [8]. Par contre, le polissage d’un alliage ou d’un amalgame ancien avive la superficie et réactive l’effet de pile.

Un point important doit retenir notre attention : la métallurgie classique nous apprend que les phénomènes de corrosion sont accentués par la présence d’impuretés contenues dans les métaux. Et tout métal joue pour l’ensemble de l’alliage où il est présent, le rôle d’impureté.

Un exemple douloureux pour les consommateurs est bien connu dans la sidérurgie moderne: les tôles sont fabriquées à partir de minerais de fer et de mitrailles recyclées (voitures débarrassées des éléments non métalliques, mises à la casse, compactées en ballots et enfournées telles quelles dans les haut-fourneaux. Ces ballots contiennent de l’aluminium, du zinc, du plomb, du cadmium, du chrome, du cuivre, de l’étain, etc.) et les carrosseries fabriquées à partir de ces tôles rouillent spontanément si on ne les traite pas immédiatement, à cause d’effets de micro-piles formées par les impuretés métalliques contenues dans le fer.

Une légende court parmi les dentistes, soigneusement entretenue en haut lieu : “un alliage serait un nouveau composé chimique qui n’aurait plus rien de commun avec les métaux constitutifs pris individuellement”. N’importe quel chimiste métallurgiste pourra affirmer catégoriquement et sans commettre d’erreur que dans un alliage, chaque métal conserve ses propriétés chimiques de départ, même si l’alliage a été parfaitement fondu. Aucun alliage n’est un mélange parfait ! Il existe dans tout alliage des micro-zones non homogènes où l’un des constituants forme de petits édifices cristallins de métaux purs. Chaque métal présent forme de telles micro-zones hétérogènes. Ces zones sont clairement visibles au microscope électronique à balayage. A partir de la surface, des micro-piles vont apparaître et engendrer des zones de corrosion qui vont être la source de libération d’ions métalliques. Les quantités de ces ions ne seront guère importantes, mais elles suffiront à créer des sensibilisations de type allergénique chez des sujets sensibles. (Le simple contact avec la peau ou les muqueuses, du nickel ou du cobalt, en l’absence de tout phénomène de corrosion peut engendrer un processus allergique).

Les amalgames

Les amalgames sont en quelque sorte des alliages réalisés à température ambiante. Donc, le mercure qui, à cette température est à l’état liquide, est mélangé à une poudre contenant de l’argent, du cuivre, de l’étain, du zinc et du mercure. Les particules de poudre sont des agrégats d’atomes et il va de soi que leur dispersion dans le mercure liquide laissera subsister bon nombre de ces agrégats. Il n’y aura pas de mise en solution totale des métaux dans le mercure. Examinée au microscope électronique, une coupe dans un amalgame montre des agrégats bien différenciés de l’alliage mercuriel périphérique proprement dit. Chaque grain ainsi différencié va former avec le mercure alentour, une micro-pile avec mise en solution du métal le plus électropositif, c’est à dire l’argent, le zinc, l’étain ou le cuivre. La corrosion va lentement progresser en profondeur… Si, dans la cavité buccale, on place en plus une couronne en or, une nouvelle pile va se former, mais cette fois entre le mercure et l’or et le mercure va passer en solution sous la forme d’ions Hg2+ . Des micro-excavations vont apparaître et former des canalicules qui s’étendront à la masse de l’obturation. Le phénomène de corrosion du mercure des obturations en amalgames était déjà connu des fabricants d’amalgames en Allemagne depuis les années 1960, comme cela a été formellement établi par l’Expertise de l’Institut de Toxicologie de l’Université de Kiel en 1995 [2]. Il est donc impensable que ces connaissances n’aient pas filtré dans d’autres pays européens.

De plus, une étude de l’Université de Tübingen, publiée en 1996 [9] , réalisée sur 17.000 patients a montré que les obturations en amalgame libèrent des quantités importantes de vapeurs de mercure dans la cavité buccale. Certains patients sont ainsi exposés à plus de 200 fois la norme acceptée en Allemagne pour les expositions professionnelles, en termes de dose acceptable. Les déclarations de l’Organisation Mondiale de la Santé, prétendant que l’absorption maximale de mercure pour le public en général proviendrait principalement de la consommation de poisson (et reprises en choeur par les responsables de Santé Publique) sont tout simplement ridiculisées. Il serait peut-être bon de se poser maintenant la question de savoir si les experts de l’O.M.S. ont bien pour objectif la protection de la santé. De toute manière, si telle est bien la position de ces experts, on peut s’interroger sur les motifs d’un tel manque de rigueur de la part de personnalités qui devraient être au dessus de tout soupçon.

Nous pouvons dire d’une manière générale que certains responsables de Santé Publique font preuve de grande légèreté. Ceci apparaît dans le Rapport d’Expertise de l’Université de Kiel (sans compter les pressions exercées par l’administration allemande pour étouffer l’affaire).

Le mercure contenu dans un flacon en polyéthylène souple et incassable (pour éviter de répandre le métal volatil à température ambiante), porteur d’une étiquette mettant en garde contre tout danger de manipulation devient inoffensif dans une obturation dentaire ! Le miracle s’accomplit … dans le cabinet du dentiste. Le paradoxe devient d’autant plus évident que les rejets de déchets de fraisages d’amalgames dans les cabinets dentaires posent des problèmes pour l’environnement.

Alors, les autorités se contorsionnent en essayant de prouver qu’un amalgame non gamma-2 ne libère pas de mercure, que le mercure y serait totalement fixé dans un nouveau composé chimique parfaitement stable. L’Institut de Toxicologie de Kiel [2] montre qu’en Allemagne, depuis plus de 20 ans des chercheurs universitaires ont prouvé que tous les amalgames dentaires libèrent des vapeurs de mercure et même dans certains cas de fines gouttelettes de mercure en surface. Les résultats de ces recherches ont été passées sous silence au niveau des praticiens de l’art dentaire ! Pour quelle raison ? La Science n’a-t’elle pas la même signification quand elle implique de grands lobbies industriels ?

Certains tentent également de nous montrer que l’intoxication mercurielle suite à la présence d’amalgames n’existe pas puisque les doses de mercure trouvées dans le sang et dans l’urine sont pratiquement les mêmes pour tous les individus, même pour ceux qui ne sont pas porteurs d’obturations en amalgames.(Ceci à l’exception des personnes exposées journellement dans un cadre professionnel). Ils perdent évidemment de vue que le sang et l’urine ne sont que des sites de passage pour le mercure, soit sous forme vapeur, soit sous forme de sels ou sous forme de méthyl-mercure. On apercevra une importante augmentation du mercure sanguin et urinaire le lendemain de la dépose d’un amalgame sans précautions, par exemple [9]

Rappelons qu’en toxicologie, il existe des organes-cibles et qu’une intoxication métallique va parfois consister en une lente accumulation progressive de traces du métal au niveau de ces organes. Il a fallu des années (et combien de morts par cancer) pour se rendre compte que le DDT se stocke préférentiellement dans les tissus adipeux et conjonctifs. La toxicologie du mercure nous indique que les organes-cibles du mercure sont le cerveau, les reins et le foie [10].

Certains chercheurs ont-ils pris l’habitude de chercher sous une lampe d’éclairage public la clé qu’ils ont perdue à 50 mètres de là dans une zone obscure ?

Les études allemandes de Tübingen [9] et de Kiel [2] montrent surtout que parmi la population, un grand nombre de personnes souffrent de troubles de santé liés aux obturations en amalgame. Parfois ces troubles sont graves, parfois ils se résument à un mal-être qui n’incite pas à consulter de médecin. Mais faut-il encore le répéter, ces patients souffrant de maux de tête, de névralgies, de vertiges, d’insomnies, de tremblements consomment constamment des médicaments (qui vont ajouter un nouvel effet iatrogène) et coûtent à la collectivité par diminution de productivité.

Qui entretient le flou en tentant de nous présenter des données fausses sous des aspects de vérités indiscutables ? Les problèmes historiques du sang contaminé, de l’amiante, de l’encéphalite bovine spongiforme auraient pourtant dû faire réfléchir les experts qui conseillent les politiques, à moins que les décideurs ne soient plus les politiques!

Tout ceci nous montre que la santé des citoyens n’a souvent de poids que dans les discours politiques de campagnes électorales mais qu’en réalité elle cède souvent le pas à d’énormes intérêts financiers dissimulés sous le masque de l’intérêt collectif.

Quelles solutions proposer ?

Les alliages métalliques dentaires et les amalgames posent un certain nombre de problèmes.

1.Selon nous, il est grand temps de trouver une solution de remplacement aux amalgames. Il serait vraiment paradoxal qu’à une époque où l’on dirige des fusées destinées à l’étude du sol de la lune, de Jupiter et de mars, on ne puisse trouver un matériau pouvant se substituer à l’amalgame.

2.Quant aux autres métaux, un certain nombre de données doivent être prises en considération.

Le béryllium est sans doute l’un des métaux les plus toxiques et son potentiel redox nous indique qu’il est le plus sensible aux effets d’électro-galvanisme (passage en solution). Il est d’autant plus dangereux que sa densité est faible (1,84), donc un faible pourcentage en poids de béryllium ne reflète pas la surface de corrosion qu’il présente dans un alliage (beaucoup plus élevée que sa proportion pondérale).
.Selon nous il devrait être totalement exclu de l’art dentaire et les alliages qui en contiennent devraient être immédiatement éliminés de la bouche des patients.

3. La sensibilité d’un patient à un alliage ou à un amalgame n’est pas une question de statistiques : elle est individuelle !

Avant de poser un alliage, trois opérations devront être réalisées avec l’appareil MORA afin de déterminer d’une part la tolérance du patient vis-à-vis de l’alliage et d’autre part les compatibilités électrochimiques des métaux entre eux, dans la cavité buccale.

A. LA TOXICITE On mesure les points Foie 1 et Rein 1 en maintenant l’émetteur du combiné émetteur-récepteur sur les échantillons d’alliages proposés, l’un à la suite de l’autre (le récepteur est raccordé à la douille T sous le module de mesure).
Si l’un des alliages est toxique pour le patient, le point Fo1 ou le point Re1 va accuser une valeur nettement supérieure à 50 ou une valeur en chute (danger de processus dégénératif).
Si l’alliage est compatible, le point Fo1 et le point Re1 resteront à 50.

B. LE POUVOIR ALLERGENIQUE
Mesurer sur le point Allergie 1, en maintenant l’émetteur du combiné émetteur-récepteur sur les échantillons : si un des alliages est allergénique pour le patient concerné, la mesure accusera une valeur supérieure à 50. Pour qu’un alliage puisse être considéré comme inerte, le point All.1 doit se maintenir à 50 lorsque l’alliage est sous l’émetteur TSE.

C.VERIFIER LA COMPATIBILITE ELECTROCHIMIQUE DES ALLIAGES choisis avec les alliages et amalgames déjà présents dans la bouche du patient. Ceci se réalise en plaçant l’échantillon de l’alliage dans la bouche du patient, en priant celui-ci de l’imprégner de salive. Au moyen des électrodes dentaires, en plaçant le commutateur de l’appareil MORA sur la position ZU, on mesure successivement la différence de potentiel entre l’échantillon et chaque pièce métallique. La valeur mesurée ne doit pas dépasser 50 mV.

Ces précautions évitent bien des déboires futurs, en permettant de choisir les métaux les mieux adaptés au patient concerné.

4. Lorsqu’un alliage, un amalgame ou une prothèse sont soupçonnés d’être la cause d’une réaction ou d’une perturbation énergétique d’origine électrogalvanique chez un patient, l’appareil MORA va nous permettre de choisir en connaissance de cause l’attitude à adopter.

En général, c’est d’un “blocage énergétique” général qu’il s’agit et le patient revient régulièrement à la consultation avec les mêmes point d’électroacupuncture perturbés.

Nous ne donnerons pas ici les détails des manipulations à effectuer, mais nous indiquerons simplement que nous prenons sur l’obturation ou sur la pièce métallique via une électrode dentaire une information électromagnétique supposée perturbatrice que nous fournissons à l’appareil MORA.

Celui-ci, grâce à son système d’opposition de phase, délivre à la sortie des oscillations “inversées”.
Si ces oscillations inversées (et amplifiées) corrigent les points “chroniquement perturbés”, c’est que l’obturation ou l’alliage est en cause.
Nous remplaçons à l’entrée de l’appareil MORA, l’électrode dentaire par le récepteur du combiné émetteur-récepteur TSE, et nous posons l’émetteur sur des échantillons des métaux habituellement utilisés en dentisterie.
Si un groupe de métaux situés sous l’émetteur corrige les points perturbés de la même façon que l’amalgame ou la pièce métallique, c’est que nous avons identité de signaux électromagnétiques à l’entrée de l’appareil MORA, donc identité de causes.
Grâce à une glissière écran que nous intercalons entre le capteur de l’émetteur et les échantillons de métaux, nous aurons tôt fait d’identifier avec précision le métal (ou les métaux) responsable(s).
Lorsqu’on détecte plusieurs métaux responsables, il est bon d’agir progressivement dans le démontage des travaux.

Le fait de déposer un seul alliage peut changer totalement la configuration électrogalvanique de la bouche. La proximité des alliages et leur éloignement peut changer complètement l’aspect du problème.

De plus, le seul fait d’enlever un alliage ne résoudra pas d’emblée le problème d’intoxication chronique, ou d’allergie. Il faudra provoquer chez le patient, l’élimination de la “mémoire cellulaire” de cet alliage.

Pour cela, nous aurons à nouveau recours au traitement MORA, mais sur l’ensemble du patient, en mettant à profit le filtre à résonance moléculaire.
Parfois, des dilutions homéopathiques en 200 K accompagnées d’un drainage hépato-rénal auront un effet bénéfique. Mais, certains laboratoires refusent de fournir les métaux dans cette dilution qui nous paraît irremplaçable dans ce domaine. La dynamisation 9 CH n’a pas du tout le même potentiel d’action, l’expérience de plus de 20 ans le prouve.

Références bibliographiques

[1] Soremark R. Et al., “Influence of some dental restorations on the concentrations of inorganic constituents of the teeth”,Dep. Prosth. and Clinical Lab. of Royal Sch. Dent., 1962.

[2] Wassermann et al. “Kieler Amalgam-Gutach” (Expertise réalisée par l’Institut de Toxicologie de l’Université de Kiel, sur requète du parquet de Francfort), 1997.(bientôt disponible en langue française)

[3] Harmond M.F. (INSERM S.C. 31) et al. “Odontologie, Stomatologie, expérimentation in vitro de la bicompatibilité et du comportement des métaux”, Enjeux, n?74, nov. 1986.

[4] Sigot-Luizard M.F. (CNRS) “Evaluation “in vitro” de la cytotoxicité et de la cytocompatibilité d’alliages dentaires précieux et non précieux sur culture organotypique de gencive humaine” à paraître.

[5] Wataha J.C., Malcolm C.T., Hanks C.T. “Correlation between cytotoxycity and the elements released by dental casting alloys”, Int. J. Prosthodont 8: 9-14 (1995).

[6]Philibert P.,”Protection contre la corrosion” p.12-15, Ed. Presses Universit. De France, 1973

[7] Danze J.M. “Le système Mora ou le Rationnel en Médecine Energétique” Ed. Encre, Paris, 1992.

[8] Hildebrand H.F. and Champy F., “Biocompatibility of Co-Cr-Ni Alloys”, Ed. Plenum Press, New York, 1988.

[9] Roller E., Weiss H.D., Maier K.H. “Etude de l’Université de Tübingen concernant les Amalgames dentaires” (2 parties),Institut d’Analyse de l’Environnement et Institut de Gynécologie, Univ. Tübingen 1996 (traduction en langue française disponible)

[10] Testud F. “Pathologie toxique en milieu de travail”, Ed. Lacassagne Lyon, 1993, pp.142-146.

[11] Hartwig A., Mullenders L.H.F., Schlepegrell R., Krueger I, Beyersmann D. “Interaction of nickel (II) with D.N.A. repair processes : inhibition of the incision step in nucleotide excision repair”, Metal Ions in Biology and Medicine, Paris (1994) pp.235-240.

[12] Rodilla V., Miles A.T., Hawksworth G.M., “Metal toxicity and induction of metallothionein in cultured human proximal tubular cells” , Metal ions in Biology and Medicine, Vol.4, Paris (1996) pp. 88-90.

[13] Littlefield N.A., Hass B.S., “Effect of magnesium on DNA damage from cadmium, nickel, mercury and lead”, Metal ions in Biology and Medicine, (1994) Paris, pp. 507-512.

Résolution de Catania (Italie), Septembre 2002

Les scientifiques réunis à la Conférence Internationale :

« Etat des recherches concernant les champs électromagnétiques – Conclusions scientifiques et juridiques », les 13 et 14 septembre 2002, organisée par l’Institut Supérieur Italien de Prévention et de Sécurité du Travail, par l’Université de Vienne et par la Ville de Catania ont manifesté leur accord concernant les points suivants:

Des études épidémiologiques et des expérimentations in vivo et in vitro apportent la preuve de l’existence d’effets induits par des champs électromagnétiques. Parmi ceux-ci, certains peuvent se révéler néfastes pour la santé.
Nous n’acceptons pas les arguments suggérant que de faibles (basse intensité) champs électromagnétiques ne pourraient interagir avec les tissus vivants.
Il existe des explications plausibles de mécanismes induits par les champs électromagnétiques et se produisant en deçà des recommandations actuelles des lignes directrices de l’ICNIRP, de l’IEEE et des recommandations d’exposition proposées par l’Union Européenne.
Le poids des preuves requiert des stratégies de prévention basées sur le Principe de Précaution. En l’état actuel, le Principe de Précaution peut impliquer l’évitement prudent et l’utilisation prudente.
Nous sommes conscients de ce qu’il existe des lacunes dans les connaissances des effets biologiques et physiques, ainsi que des risques pour la santé en relation avec les champs électromagnétiques. Ceci requiert des recherches complémentaires, indépendantes.
Les scientifiques signataires acceptent de mettre en place une commission scientifique internationale pour promouvoir la recherche en vue de la protection de la santé publique vis-à-vis des champs électromagnétiques et pour développer les bases scientifiques et les stratégies pour l’évaluation, la prévention, la gestion et la communication des risques fondées sur le principe de précaution.
Signataires:

Fiorella Belpoggi, Fondatione Ramazzini, Italie
Carl F. Blackman, Président de la Bioelectromagnetic Society (1990-1991), Raleigh, U.S.A.
Martin Blank, Department of Physiology, Columbia University, New York, USA
Emilio Del Giudice, INFN Milano, Italie
Livio Giuliani, Université Camerino, Italie
Settimio Grimaldi, CNR-INMM, Rome, Italie
Lennart Hardell, Department of Oncology, Hôpital Universitaire d’Örebro, Suède
Michael Kundi, Institut de Santé Environnementale, Université de Vienne, Autriche
Henri Lai, Départment of Bioengineering, Université de Washington, USA
Abraham R. Liboff, Département de Physique, Université d’Oakland, USA
Wolfgang Löscher, Département de Pharmacologie, Toxicologie et Pharmacie, Ecole de Médecine Vétérinaire, Université de Hannovre, Allemagne
Kjell Hansson Mild, Institut National de la Vie au Travail, Umea, Suède
Wilhelm Mosgoeller, Institut de Recherche sur le Cancer, Université de Vienne, Autriche
Elihu D. Richter, Unité de Médecine du Travail et Environnementale, Université Hébraïque Hadassah, Jerusalem, Israël
Umberto Scapagnini, Neuropharmacologie, Université de Catania, Italie, Député Européen.
Stanislaw Szmigielski, Institut Militaire d’Hygiène et d’Epidémiologie, Varsovie, Pologne.

Le Tribunal de Première Instance de Bilbao (2ème Cour) ordonne le déménagement d’une station de base de téléphonie mobile.

Le Tribunal de Première Instance de Bilbao (2ème Cour) en 2001 ordonne le déménagement d’une station de base de téléphonie mobile.

Dans son arrêt, la 2ème cour du Tribunal de Première Instance de Bilbao, le 2 juin 2001[N.I.G. # 48-04.2-00/007771]ordonne le démontage d’une station de base de téléphonie mobile en application du principe du « viol électromagnétique du domicile ». Nous donnons ci-dessous des extraits de ce jugement.
Carlos Castro Royo contre l’Association des Propriétaires et Airtel Movil S.A.

Enoncé des faits

Il est reconnu que le plaignant, Carlos Castro a acquis l’appartement #7-gauche, 24 Calle Obieta de Erandio et est devenu un membre de la Communauté des Propriétaires, défenderesse au cours de l’été 1999. Lors d’une réunion de co-propriétaires, par une large majorité (10 sur 12), l’usage de la propriété commune a été cédé à Airtel Movil, S.A. pour l’installation d’une station de base de téléphonie mobile sur le toit de l’immeuble, précisément au dessus de la colonne de l’ascenseur. Il n’y avait que deux votes opposés: celui du plaignant et celui d’un voisin de l’appartement # 3-gauche.

Les parties reconnaissent également de commun accord que le résultat de cette transaction a abouti à un contrat de location établi le 13 juin 2000. Le contrat prévoit une rente de 800.000 pesetas par an en faveur de la communauté des propriétaires et s’étend sur une durée initiale minimale de 5 ans.

Le plaignant conteste l’accord, ce qui donne lieu à une controverse selon trois aspects:
1. Les modifications du titre constitutif de propriété par lesquelles la propriété commune est affectée, comme l’ascenseur qui a un usage spécifique
2. Les effets des radiations électromagnétiques auxquelles Monsieur Castro et sa famille sont continuellement exposés et spécialement sa fille aînée Aroia Castro Clavet qui est actuellement âgée de 8 ans et chez qui on a diagnostiqué des troubles de déficit d’attention avec hyperactivité (ADDH).
3. La perte de valeur du logement récemment acquis, suite à la proximité inadéquate d’une source connue de radiations

Version juridique des faits

Lorsque l’antenne de téléphonie mobile est en fonction, les radiations non ionisantes émises sur le toit, entrent dans le logement du plaignant, lequel logement dispose de fenêtres s’ouvrant sur une terrasse. La densité de puissance du champ est 0,4 microwatts par cm² (0,4 µW/cm²) sur la terrasse et 0,3 µW/cm² dans les pièces du couple marié et de leur fille. Dans la colonne de l’ascenseur, la densité de puissance atteint 39 W/m² (= 3.900 µW/cm²!)…

Actuellement, il n’y a pas de norme ni de recommandation officielle dans le royaume, concernant des niveaux autorisés d’exposition aux champs électromagnétiques, bien que des règlements sont formulés en cette matière en vertu de la recommandation 1999/519/CE de l’Union Européenne (30 juillet 1999). Dans le cas de radiations à haute fréquence, comme c’est le cas du 24 de la Calle Obieta de Erandio, la densité de puissance ne devrait pas être supérieure à la limite européenne recommandée, même dans la colonne de l’ascenseur.

Cependant, il n’y a pas de norme légale et les règles qui ressortent au niveau local et national sont beaucoup plus restrictives, selon la preuve. Le même rapport que la communauté défenderesse à soumis avec sa réponse à laquelle son témoin, Monsieur Garro Rementeria a souscrit cite les limites d’exposition au Canada et en Russie de 1 µW/cm²…

Les champs électromagnétiques en général et les radiations non ionisantes à faible puissance et à haute fréquence de la téléphonie mobile en particulier sont raisonnablement suspectées de ne pas être sans danger pour la santé des êtres humains qui y sont exposés de manière permanente et il existe au moins une probabilité de doute qu’elles puissent affecter le système nerveux . Le risque le plus évident à suspecter concerne les enfants dont les organes sont en développement tant en croissance qu’en forme…

On est face à la décision quant à la valeur mesurable qui incite à une imposition de distance, étant donné que les radiations ne peuvent pas être complètement éliminées dans le monde moderne. On se base sur le Principe de précaution qui commence à être exigé dans les documents internationaux…

Les immissions de radiations dans une propriété privée constituent une servitude

Il ne pourrait y avoir qu’un abus légal, si une communauté signait un contrat dont la conséquence serait une agression contre la santé des occupants d’un logement, c’est-à-dire s’il devait s’agir d’une attaque contre le droit constitutionnel de protection de la partie lésée. c’est pourquoi ce contrat ne peut relever de la compétence de la communauté des propriétaires… Mais, comme cela a été dit, il n’est pas clairement démontré par des preuves que l’antenne d’Airtel Movil en fonctionnement présente un danger pour l’état psychologique et physique de Monsieur Castro et de sa famille.

Ce qui est démontré, c’est que dans le logement du 7-gauche vit Aroia Castro, une fille souffrant d’ADDH et que les champs permanents émis par la station relais ont été mesurés:: 0,4 µW/cm² sur la terrasse et 0,3 µW/cm² dans les pièces de l’appartement, lequel est continuellement exposé aux ondes. Il est donc prudent de suspecter que les radiations ne soient pas absolument inoffensives pour le système nerveux de la mineure ou, ce qui revient au même, que le principe de précaution doit conseiller de ne pas exclure l’aggravation probable du syndrome d’Aroia sous l’action des radiations.

Monsieur Castro n’a pas l’obligation de supporter les effets du contrat de la communauté dans son habitation privée et c’est pour cette raison que la Cour accepte les conclusions du plaignant. Si le contrat contesté n’enfreint pas le droit au sens strict, il devrait néanmoins être considéré simplement comme illégal en vertu de l’article 18.1.a) en relation avec l’article 9.1.c)LPH, parce qu’il a établi une sorte de servitude dans un domicile privé, laquelle servitude ne découle pas de dispositions essentielles de services communs d’intérêt général.

On ne peut pas, à cause d’un doute ou d’une suspicion, s’opposer à une décision d’une communauté, décision qui est de la compétence de la communauté, parce que ceci ferait prévaloir la conviction d’une personne sur celle de la majorité…

Mais alors que les radiations sont absorbées par les matériaux de l’immeuble et s’atténuent avec la distance, dans le cas présent, celles de l’antenne pénètrent en permanence dans le logement de Monsieur Castro. La cession de propriété commune pour obtenir une location représente une finalité utile et acceptable, mais rien ne peut légalement contraindre le co-propriétaire à y consentir dans son propre logement, – même avec compensation pour dommages et préjudice – étant donné que ce n’est pas un payement qui engage l’usage de cette propriété, ni le droit de servitude, essentiel pour tout service général à la communauté, qui sont des exceptions à l’article 9.1.c)LPH!

Légalement, concernant une servitude de communauté sur une propriété privée, il n’y a pas de raison d’établir une distinction entre quelque chose qui peut être touché – un tuyau, par exemple – et ce qui est également physique mais non perceptible par les sens. Les effets thermiques des radiations sont connus depuis longtemps et ne sont pas contredits. Il faut penser, par exemple, aux pollutions dites sonores, ou aux émanations classiques d’odeurs de détritus.

Les radiations de téléphonie mobile, mesurées en permanence à l’intérieur du logement et émises par une source extérieure dans une propriété privée exigent une protection comme pour n’importe quelle émission, ou doivent être consenties par le co-propriétaire. Si leur innocuité absolue était parfaitement prouvée, étant donné qu’elles n’occupent pas d’espace et ne sont pas perceptibles par les sens, le refus de consentement par le propriétaire du logement devrait nécessairement être considéré comme un abus.

Mais, étant donné que la preuve montre qu’il est raisonnable d’éviter l’exposition d’une fille hyperactive aux radiations, et que des préoccupations scientifiques et sociales deviennent de plus en plus accusatrices chaque jour, il n’y a rien d’abusif dans la démarche de Monsieur Castro de ne pas donner son consentement. Il se comporte en père prudent vis-à-vis de sa famille. Et, sans son consentement, le contrat conclu par la communauté est illégal.

Le plaignant cite le récent jugement de Murcia, le 13 février 2001, lequel est un précédent concernant la légalité d’une action de refus de l’intrusion d’un champ électromagnétique; il est pertinent d’examiner les arguments de ce jugement.

L’opinion évoquée comprend une très ancienne ligne à propos de frictions entre les droits, les obligations et les choses qui sont en relation avec les émissions et leur voisinage. L’action légale peut être introduite pour raisons de cessation et/ou d’interdiction de perturber la jouissance paisible d’une propriété. Toute perturbation connue n’est pas inoffensive ou quelle qu’en soit la raison légale, elle ne devrait pas être subie, en vertu des principes de liberté et de propriété, d’usage normal et de tolérance normale. ?

Dans le cas du jugement de la Cour d’Appel de Murcia, un transformateur émettait un champ électromagnétique beaucoup plus intense dans un logement que le champ émis par l’usage d’appareils électriques domestiques dans tous les autres appartements et ceci fut considéré comme une intrusion ou une interférence. La légitimité de l’intrusion caractérisée a été mise en doute par le plaignant dans une action de refus de servitude, la charge à été imposée à la compagnie d’électricité Iberdrola qui gérait le transformateur de prouver que la situation à laquelle le logement était soumis était totalement et absolument sans danger. Faute d’avoir pu prouver cela, la présomption d’illégalité n’a pas pu être récusée et la liberté de propriété a été retenue. La totale cessation de l’intrusion a été ordonnée…

Jugement

 

A la requête de Carlos Castro Royo contre les propriétaires du n° 24 de la Calle Obieta de Erandio et Airtel Movil S.A., j’ordonne que le contrat du 12 décembre 1999 de la communauté est nul et non avenu; que la défenderesse enlève l’antenne de téléphonie mobile du toit de l’immeuble de la communauté, et que les frais soient à charge de la défenderesse.

Valladolid (Castille, Espagne) en 2002, le juge ordonne l’arrêt du fonctionnement d’antennes relais

A Valladolid (Castille, Espagne) en 2002, le juge ordonne l’arrêt du fonctionnement d’antennes relais endéans les huit jours et le démontage complet des installations dans les trois mois

D’après les journaux « El Norte de Castilla », « El Pais » et le reportage de France Info du 6.01.2002.

Le Collège Garcia Quintana est implanté en plein centre de Valladolid, à proximité de la cathédrale. A côté de ce collège, se trouve au n° 5 Calle Lopez Gomez, un immeuble de dix étages (une des plus hautes tours du secteur) surplombant toutes les salles de classe et la cour de récréation..

Sur le toit de ce bâtiment, on peut apercevoir un grand nombre d’antennes, dont sept relais de téléphonie mobile.

Trois cas de leucémie infantile, plus un cas de cancer plus récemment se sont déclarés en 10 mois parmi les plus jeunes enfants du collège. Les parents d’élèves exigent le démontage des antennes.

Bien qu’aucun rapport direct de cause à effet n’ait été établi parmi les trois cas de cancers infantiles de l’Ecole Publique Garcia Quintana et les installations de réémission de téléphonie mobile situées sur le toit de l’immeuble sis au n° 5 de Calle Lopez Gomez, le juge du tribunal de première instance a estimé que le risque pour la santé peut être retenu selon la procédure pénale. Suite à l’instruction et aux préventions d’infraction administrative, le juge José Albert Rodriguez Cartwright, suivant en cela le réquisitoire du procureur, a signé l’ordonnance enjoignant à l’opérateur de cesser l’activité endéans les 7 jours ouvrables qui suivent la proclamation du jugement et le démontage complet des installations avant trois mois. Le 24 décembre 2001, un 4ème cas de cancer a été diagnostiqué. Le juge de garde a ordonné l’arrêt immédiat de toutes les antennes avant l’exécution de l’ordonnance précédente.

Les opérateurs sont libres de contester cette ordonnance, ce que feront sans doute leurs services juridiques, mais même s’ils l’emportent, l’ordre prendra tout de même effet à titre de précaution, dès la proclamation du présent jugement.

Les équipements devront être déplacés au moins pendant que dure le recours. Si le dossier devait être classé ou si le recours devait infirmer ce jugement, les compagnies de télécommunications pourraient reconstruire de nouvelles installations, mais on entrerait alors dans une procédure difficile d’attributions de licences où entreraient en jeu divers facteurs. En effet, une autre résolution au niveau provincial implique le principe de précaution, une procédure judiciaire de contentieux administratif et une action de « Téléphonica » contre l’administration municipale qui exige un éloignement d’au moins cent mètres d’une école pour ce type d’installation. Certains, après avoir pris information auprès de sources judiciaires considèrent qu’il est impensable que ces antennes soient replacées sur le toit de Calle Lopez Gomez, parce qu’elles ne remplissent pas les conditions requises lors de l’attribution de la licence de mise en service, car elles sont trop proches de l’Ecole Garcia Quintana. D’autres avocats affirment que cela dépendra de l’avis du Contentieux Administratif et du recours contre le présent jugement.

Recours

La magistrature judiciaire a déclaré qu’elle répond à un recours présenté contre une décision antérieure par laquelle le magistrat avait refusé de prendre des mesures de précaution; bien qu’il y ait prêté attention.. Elle indique que telle est la procédure en cours.

Elle explique que le juge devra pour la révision de sa décision faire appel à des enquêtes actualisées et que lorsqu’il a pris sa première décision, il manquait assez bien de données étant donné que l’instruction. avait débuté très récemment.

Dans les documents de la 2éme instruction, il y a deux points clés. On estime que l’activité qui est exercée sur le toit de cette propriété est considérée comme « un complexe industriel d’importance notoire destiné à implanter des systèmes avancés de télécommunications numériques en vue de l’exploitation de téléphonie fixe par fréquences radio ». Dans le texte juridique, un tel usage de cette installation est assorti du terme attribution de licence ce qui est incompatible avec la classification du bâtiment urbain, objet du litige. En effet, depuis le « Plan général d’aménagement » interdit l’usage industriel dans des propriétés urbaines qualifiées de résidentielles 2, c’est à dire que dans ce cas, au moins 80 % de la superficie sont consacrés à des logements.

Irrégularités

Le juge expose les irrégularités dans la concession de licences et deux en particulier. Il signale que le technicien qualifié qui a émis le rapport concernant toutes les mises en application de la licence a décidé d’écarter les pétitions contestant la légalité de la décision de la ville organisatrice. Il explique qu’il est surpris d’observer que le système si complexe de télécommunications aurait pu être confondu avec une simple antenne collective de télévision et il ajoute « qu’il semble qu’on ait voulu utiliser la propriété en faisant en sorte que la hauteur soit la même ».

Il rappelle aussi que les opérateurs versent 25 millions de pesetas annuellement pour cette mise à disposition et que la position habituelle de scientifiques participant au débat, sur l’innocuité ou la nocivité des émissions électromagnétiques consiste à éviter toute déclaration catégorique dans un sens ou un autre et à tenir compte du facteur de risques. Il mentionne également le code pénal et les conséquences qui en découlent.

Le juge formule dans son arrêt une accusation contre les techniciens municipaux et il évoque le concept de l’infraction de prise de décision sans aucune notion de responsabilité à l’endroit du Conseiller de l’Urbanisme et du Maire de la commune.

Un premier cas traité selon le droit pénal

Sous cet aspect, l’avocat des parents des enfants concernés, Carlos Castro, indique qu’il faudra approfondir l’instruction pour déterminer de nouvelles responsabilités et envisager les chefs d’infractions. Il évalue très positivement le travail du juge et estime qu’il apprécie la rapidité et l’efficacité du travail judiciaire. Il est agréablement surpris de la quantité de données accumulées et de la réponse rapide et efficace du juge.

Pour terminer, il signale qu’il s’agit ici du premier jugement en cette matière, traité en droit pénal, ce qui est un précédent important ouvrant de nouvelles perspectives.

Dernier rebondissement

L’association des voisins de San Benito dans la zone centre, que préside Monsieur Raphaël Fuentes a poussé un cri d’alarme, car cinq cancers sont apparus en moins de deux ans dans le bloc de logements du n°7 de la Calle Lopez Gomez. Il s’agit du bâtiment voisin de l’immeuble n° 5 où est installée la forêt d’antennes.

Le président de l’Association des propriétaires de l’immeuble composé de 23 logements où résident 73 personnes a présenté un texte signé des habitants, manifestant leur inquiétude et leurs préoccupations concernant la politisation du problème. Le président a confirmé que les habitants exigent que les antennes soient démontées et qu’un jugement a été rendu en ce sens. Le texte ne donne pas de détails concernant l’identité des personnes malades, mais on sait néanmoins qu’il s’agit pour la plupart d’adultes.

On connaît par d’autres sources l’existence de plusieurs malades de cancers dans d’autres blocs résidentiels entourant la Place d’Espagne : Teresa Gil 30 et Lopez Gomez 19, par exemple, mais les familles ont demandé une certaine discrétion, étant donné que certaines personnes atteintes ne connaissent pas encore l’existence de leur maladie. Au vu de ce qui s’est passé dans le collège Garcia Quintana, le Président R. Fuentes s’est demandé « si la zone centre allait elle aussi se trouver en quarantaine ». Devant les craintes exprimées, le délégué territorial de la réunion Jesus Garcia Galvan s’est engagé à recevoir les voisins bien qu’il n’ait pas connaissance du nombre de cancers dans les différents blocs.

Les experts reconnaissent que le nombre de cas de cancers ne peut pas être attribué au hasard. Mais ajoutent-ils aussitôt « les émissions des antennes sont-elles en cause? » Le Dr. Alejandro Ubeda, expert en biophysique des radiations non ionisantes veut évaluer la validité des informations scientifiques. Francisco Vargas et lui-même ont été coordonateurs du rapport technique concernant les champs électromagnétiques et la santé publique, rapport commandé par le Ministère de la Santé et publié en mai 2001 (www.msc.es/salud/ambiental/home.htm).

Sept autres personnes possédant les qualifications scientifiques participaient également à ce comité. Le rapport a conclu que l’exposition aux antennes n’est pas nocif pour autant que les émissions restent dans des limites recommandées par la Commission Européenne (entre 450 µW/cm² pour 900 MHz et 900 µW/cm² pour 1800 MHz). « Il s’agit de valeurs préconisées par l’ICNIRP (Comité International de Protection contre les Radiations Non Ionisantes) », explique Ubeda. « Les antennes émettent à des niveaux bien inférieurs. Si le faisceau principal est dirigé vers un point localisé à 100 mètres et si quelqu’un est directement exposé au faisceau en ce point, il reçoit 1.000 fois moins de radiations que celles imposées par les limites du Ministère de la Santé Espagnol, ajoute cet expert chercheur à l’Hôpital Ramon y Cajal de Madrid. »

« Lorsque ces limites sont largement dépassées, un effet thermique pourrait s’exercer sur les tissus et provoquer un cancer ». Des expérimentations de ce type ont été effectuées sur des souris et sur des cultures de cellules humaines. Mais rien n’a jamais pu être mis en évidence avec les intensités observées à Valladolid. » assure Ubeda.

La Junte de Castille et Leon affirme que des mesures ont été réalisées en trois occasions entre septembre et décembre 2001 et que dans tous les cas de figures les émissions étaient conformes à la législation.

A. Ubeda ajoute: « Il faut tenir compte du développement de quelques années pour ce type de maladie. La première antenne a été placée en novembre 2000 et le premier cas a été diagnostiqué un mois plus tard, le deuxième trois mois plus tard, le troisième en septembre et la quatrième le 24 décembre 2001. »

Par conséquent, la suggestion de cet expert est qu’il faudrait effectuer dès que possible des enquêtes sur d’autres causes possibles de cancers, car à son avis, concentrer son attention sur les antennes pourrait masquer la véritable cause de la maladie des enfants.

La somme des puissances globales des antennes ne peut être la cause si ces puissances sont maintenues dans des limites fixées. Une longue conversation en utilisant un téléphone portable émet des milliers de fois l’intensité d’émission de ces antennes, pendant la même durée d’exposition.

Les institutions régionales ont décidé de mettre en œuvre une commission d’enquête à ce sujet et de faire réaliser des examens médicaux sur tous les étudiants du centre. Les parents demandent une étude épidémiologique, l’enlèvement des antennes et mettent en cause la responsabilité des politiciens régionaux et locaux. Ils n’ont pas confiance à l’étude conduite par la Commission de Santé de la région.

Les mesures effectuées à Valladolid sur les sites concernés indiquaient 20 µW / cm² ( 8,68 V/m)

N.B.: Dans la Municipalité de Ronda, près de Marbella, cinq cancers viennent d’être diagnostiqués parmi 3.000 élèves de trois écoles. Un pylône de 40 mètres de hauteur portant plusieurs antennes est proche de ces écoles!
Nous venons d’apprendre que dans le collège de Ronda, trois personnes sont entre temps décédées de leucémie (deux professeurs et une étudiante de 20 ans).
Sur le territoire de la Municipalité de Montilla (Andalousie), les autorités ont prié deux opérateurs de démonter leurs antennes dans les deux mois.
Les mesures effectuées sur site à Ronda indiquaient 8,3 µW/cm² (5,6 V/m).
Dans la région d’Elche (près de Murcia, Andalousie), à proximité d’une importante concentration d’antennes, cinq nouveaux cas de cancers sont apparus à proximité de la Plaza l’Algeps, dans des bâtiments adjacents. Ceci porte à 14 les nouveaux cas de cancers récemment apparus à Elche.
Les mesures réalisées sur sites indiquent 2,2 Volts/m . On a mesuré 4,4 Volts par mètre dans un appartement où deux femmes ont été victimes d’avortements spontanés l’année dernière.
A Cordoba (Andalousie), trois cas de cancers ont été diagnostiqués dans des écoles situées à proximité d’antennes de téléphonie mobile. Ce 11 janvier, la Municipalité de Cordoba a exigé le démontage de toutes les antennes situées sur quatre centres d’éducation, sur un hôpital et sur une maison de repos.


Commentaires de J.M. Danze, consultant en Biophysique
Le Dr. A. Ubeda passe sous silence un certain nombre de choses:

1. Les seuils admis par la recommandation de la Commission Européenne (450 µW/cm² pour les fréquences de 900 MHz et 900 µW/cm² pour les fréquences de 1800 MHz) sont un choix arbitraire. Comme le texte de la Commission Européenne l’indique, ces seuils ne sont basés que sur les effets thermiques (dégagement de chaleur sous l’effet des ondes). On a pris une valeur limite inférieure en densité de puissance pour laquelle des effets thermiques sont reconnus pour l’homme et l’animal et on a divisé la valeur par 50. La Commission Européenne a ainsi fixé les limites mentionnées ci-dessus. Elle s’est basée en cela sur les recommandations du Comité International de Protection contre les Radiations Ionisantes (ICNIRP), une organisation non gouvernementale où les Industriels ont la main sur le fonctionnement.

2. Il faut savoir que les industriels de la téléphonie mobile ont fait adopter via l’ICNIRP la recommandation européenne (émanant de la D.G.5 ! ! !). Et maintenant ils tentent de prouver que les niveaux d’exposition ainsi détermineés sont inoffensifs pour le public ! Pour cela, ils utilisent tous les artifices et les moyens que leur puissance financière leur permet.

3. Rien ne nous indique qu’aucun risque pour la santé n’existe en dessous de ces valeurs arbitraires. L’étude de R. Santini et al. (La Presse Médicale, 3.11.2001) montre que les riverains d’antennes ont déjà des problèmes jusqu’à 300 mètres des antennes, c’est à dire entre 0,1 µW /cm² et 0,3 µW/cm².

4. Toutes les études étayant les valeurs limites recommandées par la Commission Européenne ne prennent en compte que les études en laboratoire de l’exposition aux ondes porteuses 900 MHz et 1800 MHz (ondes continues). Or, dès le 27.12.1994, le Prof. W.R. Adey, Président du Conseil Américain de Protection contre les Radiations (émanation de l’E.P.A.,USA) a expliqué lors du Symposium du Parlement Européen à Londres « Un consensus scientifique croissant concernant les interactions entre biologie cellulaire et moléculaire et les champs électromagnétiques de l’environnement. Emissions électromagnétiques: les dernières preuves scientifiques, nuisances potentielles et stratégie en vue de réduire le risque. », que les hautes fréquences deviennent beaucoup plus nocives pour les êtres vivants lorsqu’elles sont modulées en basses fréquences. Mais ces effets se situent bien en deçà des effets thermiques. Les recherches sur les ondes porteuses seules (ondes continues) n’ont donc aucun sens et masquent la vérité.

Ceci se confirme par les travaux du Prof. Leif Salford (Univ. de Lund, Suède) sur le franchissement de la barrière sang/cerveau où les ondes sont modulées en trains d’impulsions de 2, 8 et 18 Hz comme elles le sont pour les téléphones mobiles et les antennes relais. Selon cette étude, il semble à première vue que la nocivité de l’onde dans ces conditions ne soit pas liée à son intensité et que même à des densités de puissance de 2,5 µW/cm², l’effet est aussi important.

5. Un autre point n’est pas non plus pris en compte: c’est la sensibilité individuelle des patients à certains types de fréquences. Cela échappe totalement aux notions statistiques. Or, ici, on a affaire non pas à une population exposée volontairement (cas des utilisateurs de téléphones mobiles), mais à une exposition imposée à toute une population pour laquelle il est impossible de se protéger, où qu’elle aille. Actuellement, le Service de Santé Publique de Californie USA (P. Levallois et al.), admet dans une étude récente qu’en Californie, 120.000 personnes ont dû abandonner leur profession pour cause de sensibilité électromagnétique. Le Prof. Madeleine Bastide (Univ. de Montpellier, F), Le Prof. Georges Hyland (Univ. de Warwick, G.B.), le Prof. Cyril W. Smith (ex. Univ. Salford, G.B.), le Prof. W. Rea (Univ. du Texas U.S.A.), le Prof. Olle Johansson (Institut Karolinska, Stokholm, Suède), le Prof. Pierre Le Ruz (Rennes), le Prof. R. Santini (Villeurbanne-Lyon, France) insistent dans leurs travaux sur l’importance de la modulation en basses fréquences (impulsions) et sur la notion de sensibilité individuelle qui apparaît, mais dont il est impossible d’appréhender la portée dans des études statistiques non conçues en fonction de ce facteur. Madame L. Bonhomme-Faivre de l’Institut Paul Brousse à Villejuif indique également dans plusieurs publications l’importance de la sensibilité individuelle aux champs électromagnétiques dans ce type d’études.

6. Prétendre qu’en réalisant des études uniquement basées sur des concepts d’effets des ondes porteuses, c’est tromper le public. N’oublions pas que les champs d’ondes émis par les antennes relais sont des ondes porteuses sur lesquelles sont modulées des bouffées d’impulsions en basses fréquences, lesquelles basses fréquences peuvent interférer avec les ondes en basses fréquences propres au cerveau.. L’utilisation d’un mannequin rempli d’un gel pour modéliser les effets sur la santé n’a donc aucun sens et ne permet de prendre en compte que les effets thermiques. Nous en sommes loin ici, car il s’agit d’effets spécifiques à faible niveau d’intensité. W. R. Adey et son équipe ont montré que des cellules sont capables de percevoir des intensités de champs électriques de l’ordre du millionième de Volt/m, lorsque la fréquence correspond à la fréquence propre du système vivant.

7. Il est anormal que l’ICNIRP et l’OMS écartent systématiquement de l’ensemble des publications qu’elles reprennent en référence, les publications montrant des effets à des niveaux non thermiques, même si ces publications proviennent d’institutions ayant une réputation de sérieux.

Un juge espagnol a ouvert la voie contre la pollution électromagnétique liée à la haute tension.

Un juge espagnol en 2000 a ouvert la voie contre la pollution électromagnétique liée à la haute tension –

Un jugement décrétant que les champs magnétiques émis par un transformateur peuvent être nocifs, a été rendu à Murcia (Espagne). Ce jugement est le premier en Europe. Malgré la controverse régnant à ce sujet, il a condamné une société d’électricité (dans le cas présent IBERDROLA) à dédommager la famille qui a vécu dans le logement situé au dessus du transformateur.

Pour la première fois en Europe, le juge de Murcia a estimé que les transformateurs électriques tels ceux utilisés dans les réseaux de distribution de toutes les villes et agglomérations, et sur lesquels sont habituellement apposées des étiquettes indiquant “DANGER” ou “HAUTE TENSION”, généralement situés au rez-de-chaussée ou au sous-sol des buildings, génèrent une pollution électromagnétique qui peut être nocive pour la santé.

La société d’électricité Iberdrola, propriétaire de l’installation concernée par le jugement, doit adopter des mesures afin que les champs électromagnétiques générés par le transformateur au premier étage du building des plaignants, ne soient plus présents dans les appartements proches.

Le plaignant Francisco Hernandez a mesuré la pollution électromagnétique à son étage.

Le jugement rendu en dépit des controverses et bien qu’il existe toujours des doutes sur le plan scientifique est un précédent significatif pour toutes les associations et personnes qui protestent depuis fort longtemps contre la proximité de lignes à hautes tensions, de transformateurs, de tours relais de transmissions hertziennes, de stations relais de téléphonie mobile. Toutes ces sources constituent la pollution électromagnétique.

José Luis Mazon, l’avocat de la famille du plaignant connaît plusieurs cas qui suivront bientôt la même voie légale. Ce jugement est une vraie révolution!

La société Iberdrola fera appel du jugement “parce qu’il n’est pas certain que le transformateur soit nuisible pour la santé”, selon ses avocats. Il y a trois solutions possibles :

  1. Enlever l’installation,
  2. Installer des protections adéquates (ceci n’est pas toujours aisé),
  3. Rembourser la valeur de l’appartement de la famille lésée.

Le Président de la 6è chambre du tribunal de Première Instance de Murcia, José Moreno, a estimé que les citoyens ont le droit de vivre dans un habitat sain, libre de toute pollution électromagnétique.

L’avocat Mazon déclare que la société Iberdrola devra verser 600.000 pesetas à la famille lésée.

Perte de valeur immobilière réelle

Aucun procès de ce type n’a pu aboutir en Europe et seuls quelques jugements similaires ont été rendus aux USA, mais pour d’autres raisons. Il a été démontré qu’un transformateur électrique tel celui impliqué dans le cas présent, diminue la valeur immobilière réelle des résidences proches de l’installation. La Science ne remet pas en question l’existence des champs électromagnétiques, lesquels sont facilement mesurables, mais bien leur effet nuisible pour la santé. Et, si ces effets sont établis, nous voudrions connaître la distance à partir de laquelle ces champs devraient être interdits.

Quelques unes des études les plus sérieuses ne sont pas concluantes, mais elles admettent que comme dans le cas des téléphones mobiles, il est nécessaire de se montrer prudent.

“Les plaignants de Murcia, Francisco Hernandez et Maria Theresa G.G. ont dû abandonner leur appartement il y a trois ans à cause de problèmes constants, nuit et jour, dus à ces champs électromagnétiques” , déclare l’avocat Mazon. L’avocat explique que l’ignorance a été un problème dans l’investigation. “Ici, personne ne connaît rien. Il a été très difficile de procéder à des expertises de mesures pour démontrer la présence de cette pollution dans les locaux d’habitation.”

Il a fallu contacter le Professeur Javier Abellan à l’Université de Murcia. Alors, le juge a dû consulter la littérature limitée à ce sujet et spécialement les études du Prof. José Luis Bardasano de l’Université d’Alcacala de Henares, qui indiquent, dit Mazon, que l’exposition à plus de 0,3 microteslas (unité de champs magnétiques) pendant de longues périodes est nocive pour la santé.

Le jugement déclare que “l’on ne peut pas déterminer l’existence de dommages physiques causés par ces champs et que le jugement ne souhaite pas donner d’informations alarmantes”, mais il reconnaît le droit des citoyens à bénéficier d’un habitat libre de toute pollution électrique.

Quelques 150.000 familles espagnoles vivent près d’un transformateur
Personne ne connaît exactement combien de transformateurs et d’antennes relais de téléphonie mobile se trouvent en zone urbaine en Espagne. Carlos M. Requejo, consultant en environnement et membre de l’association GEA attribue le fait de ne pas faciliter la localisation à des raisons stratégiques de business, parce que les opérateurs craignent des attaques.

Quelques études ont couvert des zones et des voisinages, transformateur par pransformateur eton a pu calculer qu’environ 150.000 familles vivent à proximité immédiate de l’un de ceux-ci.

Les installations de tranformateurs ont augmenté au cours de ces dernières années, admet l’expert. Par exemple, il explique que les nouveaux de la société Endesa sont isolés ou sont bien localisés, mais que les problèmes sont liés aux anciens transformateurs qui devraient progressivement être adaptés.

Et il y a encore un autre problème : les lignes électriques sous les trottoirs, à quelques centimètres sous nos pieds ; elles peuvent être plus dangereuses que les lignes aériennes.

Vivre avec les problèmes

Les plaignants ont dû vivre avec une installation électrique sous leurs pieds (Barcelone).
Les mains qui tremblent, des refroidissements à répétition, des allergies inexpliquables et de nombreux maux de tête se sont manifestés durant les neuf années au cours desquelles les Hernandez ont vécu dans leur appartement au centre de Murcia.
Chaque fois qu’ils quittaient l’appartement pour le week-end ou pour partir en vacances, leur état de santé s’améliorait soudain ou leurs symptômes disparaissaient. Ils disent aujourd’hui: “Nous avons vécu avec, bien que nous n’ayons disposé d’aucune information au sujet des radiations, des champs ou des ondes électromagnétiques. Et, le plus grave était que nous n’imaginions pas un seul instant que nous pouvions avoir un transformateur sous l’étage” explique Francisco Hernandez, le père de famille.
“C’est pour cette raison que cela a pris tout un temps avant que nous comprenions que les symptômes étaient causés par quelque chose de concret. Toutes les pièces de l’appartement, la salle à manger exceptée, étaient localisées exactement au dessus du transformateur d’Iberdrola. C’était comme si nous vivions avec un poste de télévision emballé dans nos vêtements et allumé en permanence.
Les soupçons ont commencé à naître à la suite d’une fuite d’eau. Nous avons découvert le transformateur sous nos pieds. Quelques techniciens sont venus et nous ont expliqué la situation.”
Les problèmes ont finalement disparu lorsqu’il y a trois ans, les Hernandez ont décidé de déménager. Une recherche plus fouillée a alors commencé et les a conduits dans les bureaux des autorités compétentes ainsi que dans tous les laboratoires spécialisés dans ce domaine. Leur insistance a porté ses fruits. José Luis Mazon, l’avocat a résumé ainsi le cas avec enthousiasme: “Après des années de lutte, nous faisons des bonds de joie. Ceci démontre que la justice prévaudra. La bataille ne fait que commencer.”

Luis Angel Fernandez Mates

“HOT CABLES”: Les nombreuses recherches en laboratoire et les études sur les champs n’ont abouti à aucune conclusion définitive au sujet de la pollution électromagnétique, mais le meilleur conseil consiste toujours à prévenir plutôt que guérir. C’est pour cette raison que la décision sans précédent du tribunal de Murcia à aider une famille qui a vécu sur un transformateur est beaucoup plus significative, étant donné que les champs magnétiques augmentent sans cesse. Le téléphone mobile est le dernier exemple de cette prolifération. Dans ce cas, la pollution est produite principalement par le téléphone lui-même et affecte des millions de personnes en même temps. La science n’a toujours pas éclairci l’impact de cette technologie sur la santé.

Dans la décision du juge, ce qui a joué un rôle important, c’est le fait que l’Espagne possède une des équipes de recherche de référence. José Luis Bardasano, Directeur du Département de Spécialisations Médicales à l’Université d’Alacala et de l’Institut de Bioélectromagnétisme Alonso de Santa Cruz, déclare que cela prendra beaucoup d’années pour évaluer l’impact des champs électromagnétiques. Ainsi, en fait, depuis plusieurs années, les gens sont devenus indifférents au fait qu’ils vivent dans les nuisances de câbles à haute tension sans que leurs pouvoirs administratifs aient adopté de politique de prévention.

José Luis Bardasano et José Ignacio Elorrieta viennent de publier un ouvrage intitulé: “Bioelectromagnetism, Science and Health”, Ed. Mc Graw-Hill. Cet ouvrage est un excellent document permettant de savoir de quoi l’on parle ou à quoi se référer concernant l’électromagnétisme et ses implications “bénéfiques” ou non sur la santé;

D’après le site http://www.rense.com

– Un procureur de la République en Italie inculpe d’homicide involontaire en relation avec des troubles pouvant résulter des champs électromagnétiques issus des réseaux électriques –

Trois cadres de la société d’électricité italienne ENEL ont été inculpés d’homicide involontaire en relation avec des troubles de santé pouvant résulter de la présence de champs électromagnétiques provenant de lignes électriques. Le Procureur a ordonné une vaste étude épidémiologique concernant l’apparition de tumeurs et de leucémies dans la province de Vénétie. Une plainte de parents d’élèves a déclenché l’ouverture d’une enquête, suite à la construction d’une école sous une ligne à haute tension à Mirano. D’autres plaintes émanant de communes proches ont suivi dans la foulée et le magistrat estime pouvoir établir qu’une trentaine de cas de tumeurs et de leucémies notamment infantiles pourraient bien être attribuables aux champs électromagnétiques. Neuf des malades sont décédés dans des conditions suspectes, selon le magistrat qui a examiné près de 6000 dossiers médicaux. Le procureur a donc de mis en examen Salvatore Macchi, responsable du réseau de distribution de la société d’électricité italienne ENEL, ainsi que deux cadres en poste en Vénitie : Edoardo Gambardella et Domenico Cappellieri, directeurs de la distribution et de la manutention d’ENEL. Les chefs d’inculpation sont “homicide et lésions involontaires, catastrophe involontaire et refus de communication de documents”. A suivre…

D’après :”Enerpresse n? 7516, pp. 2-3, 15 févr. 2000

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