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L’Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations met en garde contre les risques pour la santé des téléphones mobiles GSM.

Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations qui met en garde…

L’Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations met en garde, contre les risques pour la santé, des téléphones mobiles GSM

Source : « Berliner Zeitung », 2.08.2001

Le directeur de l’administration W. König déclare qu’il faut autant que possible ne plus laisser téléphoner les adolescents et les enfants avec un téléphone GSM. Il critique le manque d’informations à ce sujet.

Berlin, 30 juillet 2001.

Le Président de l’Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations (BfS), Wolfram König met en garde les utilisateurs de téléphones mobiles GSM contre les risques possibles pour la santé que présentent ces téléphones. Le plus haut responsable allemand de l’office de protection contre les radiations a déclaré lors d’une interview au « Berliner Zeitung »: « Les parents devraient autant que possible tenir leurs enfants à l’écart de cette technologie ». W. König a également incité les conducteurs de voitures dont le véhicule n’est pas équipé d’une antenne extérieure à renoncer « rapidement » à téléphoner dans leur voiture. Le président du BfS a conseillé comme mesure de précaution « de limiter généralement le plus possible la durée des conversations avec le téléphone mobile ».

Effets biologiques

« Certes, pour l’instant aucune preuve scientifique n’indique que le fait d’utiliser un téléphone mobile GSM puisse présenter en soi un danger pour la santé » a déclaré W. König. « Mais des effets thermiques et biologiques connus qui se manifestent appellent des précautions. Ainsi, on a pu observer des modifications des courants électriques du cerveau. Il faut pouvoir répondre d’urgence à la question de savoir si le fait de téléphoner avec un téléphone mobile peut conduire à des maladies des yeux, à des maladies des glandes lymphatiques, à des cancers du sang, ou à d’autres maladies » a déclaré W. König.

Le Président du BfS a critiqué le secteur de la téléphonie mobile. Il estime que les industriels auraient dû « bien plus tôt » informer les communes de la détermination des endroits d’implantation des antennes relais. Dans le futur, il faudra exiger « plus de transparence vis-à-vis du public » pour l’implantation d’antennes relais de téléphonie mobile.

« Je voudrais éviter que dans dix ans on nous reproche de n’avoir tenu compte que des intérêts économiques » (W. König).

Le Président du BfS exige: « Dans le futur, la décision de l’endroit de l’implantation ne devra plus se prendre uniquement selon les intérêts économiques des industriels. Du reste, certains endroits déterminés seront tabous pour l’implantation d’antennes relais. Je considère que les lieux d’implantation à éviter nécessairement sont ceux qui contribuent à augmenter les rayonnements des champs électromagnétiques près des jardins d’enfants, des écoles et des hôpitaux. »

W. König ajoute: « Il doit exister pour les enfants avant tout une particulière obligation de précaution. Ils réagissent de façon plus sensible que les adultes sur le plan de la santé. Les opérateurs de réseaux de téléphonie mobile devraient actuellement assurer le contrôle de leur stratégie de marketing. En effet, ils cherchent précisément à conquérir les enfants comme clients. Les sociétés de téléphonie mobile GSM pourraient dans la durée s’attacher plus de clients si elles conseillaient clairement que des enfants en dessous de 16 ans devraient utiliser le moins possible un téléphone mobile GSM. »

Les indications de l’intensité de rayonnement émis par l’appareil GSM, que devront faire figurer dans le futur les fabricants de téléphones mobiles sur l’emballage sont, selon le point de vue du Président de l’Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations (BfS) insuffisantes. « Il me paraît plus sensé d’indiquer l’information sur l’appareil lui-même. Certes si les valeurs limites appliquées aux rayonnements électromagnétiques à hautes fréquences comme celles qui concernent la téléphonie mobile sont considérées comme suffisantes « pour éviter tout danger démontré », il devrait cependant être judicieux de tenir compte préventivement de risques possibles ».

La Manipulation des Medias

Comment les médias sont manipulés afin qu’ils ne relatent pas les résultats clés, tels ceux révélés par l’étude sur les téléphones cellulaires et la santé à l’Hôpital d’Adélaïde (Australie)(*).

Par Stewart Fist (Traduction R. Treigner, La Croix Valmer-France)

Il y a plusieurs années, avant que ma conscience commence à me troubler, j’ai passé quelques années en tant que Consultant en Relations Publiques avec la deuxième société en importance de relations publiques Hill & Knowlton. Durant les cours de formation, j’ai appris comment il est facile de manipuler les médias – nous le faisions journellement.

Ainsi, j’ai observé constamment les développements de la technique dite de “Goebels”. Et si vous y regardez de près, vous trouverez qu’une sous-section entière de relations publiques est consacrée à ce que l’on appelle maintenant “la gestion de crise”.

Aux USA, si votre société est confrontée à des problèmes de santé et d’environnement, vous pouvez louer des groupes de spécialistes de gestion de crise affichant une façade de recherches scientifiques, lesquels font souvent leur promotion en s’appuyant sur des spécialistes en “analyse de crise, gestion des risques”. Ces gens prennent alors le contrôle des tâches scientifiques pour prouver “de manière indépendante” que votre produit ou votre service est sans danger. Ils économisent souvent beaucoup de temps et évitent la confusion en rédigeant d’avance tous les rapports de conclusions scientifiques.

Heureusement en Australie, les mercennaires scientifiques de cette espèce n’ont pas fait surface au même degré (nous les importons des USA lorsque c’est nécessaire), avec comme résultat que notre science est encore relativement bien respectée partout dans le monde, et reconnue indépendante, habile et productive. Dans le domaine des questions de santé concernant la téléphonie cellulaire, nous sommes en tête parmi le Monde, excepté peut-être aux USA (où il y a encore pas mal de bons scientifiques travaillant dans ce domaine et où la grande partie du travail est toujours réalisée).

Cependant, en ce qui concerne la recherche américaine, il devient de plus en plus difficile de savoir qui croire; un grand pourcentage de la recherche semble destiné à fournir des résultats nuls et ceux-ci sont annoncés bruyamment avec trompettes par les industries comme preuves “d’absence de danger”.

Par expérience, je sais également que les sociétés de gestion de crises emploient comme un de leurs stratagèmes, les effets notoires du “Scoop” pour les médias – leur besoin d’arriver en tête pour relater l’affaire- et l’incapacité totale de séparer le bon grain de l’ivraie. Les

relations publiques se spécialisent dans le brouillage des résultats en avançant diverses affirmations, jusqu’à ce que les journalistes (reporters) et le public baissent les bras, abandonnent et aillent voir ailleurs.

Lorsque l’annonce est chaotique, la survie psychologique de l’individu dépend de sa capacité à se prétendre (à se persuader) que “les problèmes sont mineurs”, que “personne ne sait” ou que “le problème n’existe pas”.

Cependant, ceux qui pratiquent les relations publiques en Australie apprennent vite ce que leurs cousins américains ont eux-mêmes appris. Chez TELSTRA (Institut australien de téléphonie mobile) également, circule une liste noire de journalistes scientifiques qui, suite à cela, ne reçoivent plus que des communiqués de presse anodins, informant que tel petit directeur intermédiaire a reçu un nouveau domaine de responsabilités ou que TELSTRA a un nouveau Monsieur X en place en quelque ville lointaine de tel pays etc. Les dirigeants de TELSTRA maintenant semble avoir adopté une règle pour éviter tout média techniquement compétent ; ils préfèrent s’ils le peuvent des journalistes non spécialisés ou même des élèves d’école de journalisme pour passer leurs communiqués de presse clés.

Le Communiqué de presse concernant la recherche sur souris de l’Hôpital d’Adélaïde

En avril 1997, soit délibérément, soit accidentellement, la manipulation des médias sur une grande échelle aboutit à la suppression effective de quelques informations très gênantes concernant les recherches menées sur des souris à l’Hôpital d’Adélaïde. Ces recherches traitaient du pouvoir de stimulation de croissance de tumeurs par les téléphones cellulaires GSM. Ce travail a été réalisé sur quatre années. Il a montré que la probabilité selon laquelle les téléphones cellulaires GSM favorisent la multiplication des tumeurs est très grande. Mais cette nouvelle n’eut jamais d’impact en Australie.

Les dirigeants de TELSTRA avaient tourné en rond toute la semaine, dans une demi-panique, avant la date officielle de publication dans le journal scientifique américain “Radiation Research”. Les journalistes savaient que les résultats devaient être dramatiques. Nous savions que les recherches étaient terminées et nous attendions les publications depuis des années -mais les quelques fuites qui ont filtré minimisaient les résultats observés.

Ce qui nous alerta vraiment sur l’importance de l’affaire, ce fut l’effort déployé pour “éteindre le feu”. On ne fait pas sortir la moitié des véhicules des sapeurs pompiers si l’incendie n’est qu’un feu de jardin. Selon certains rapports, la conférence vidéo coûta probablement autant que la recherche.

L’étude a été réalisée au Royal Adelaïde Hospital en Australie du Sud. TELSTRA a fourni les fonds via le Dr. Michaël Repacholi. Le Dr. M. Repacholi est bien connu comme défenseur de la position “Les téléphones cellulaires sont sans danger”. Mais le Dr. M. Repacholi a abandonné le projet en en transmettant le travail au Prof. Tony Basten et à une petite équipe. Cependant le contrôle des communiqués de presse vers le public fut retiré des mains du Prof. Basten et fut assuré par TELSTRA via l’Hôpital d’Adélaïde. Cette disposition fut prise pour pouvoir mettre en avant dans la presse le Dr. M. Repacholi. Ainsi, les autres chercheurs ne furent pas invités. Aucun autre chercheur spécialiste n’y fut non plus invité, pas même les cancérologues travaillant à l’hôpital d’Adélaïde.

TELSTRA organisa cette conférence vidéo et fit revenir M. Repacholi de Genève pour annoncer officiellement les résultats, mais sans fournir de vidéo à Sidney, à Melbourne où la principale presse nationale se trouve.

Les journalistes qui avaient activement suivi les travaux de recherche en général et avaient écrit sur ces sujets depuis des années ne furent pas invités. Quelques journalistes de la presse grand public nationale furent partiellement informés et un journaliste de la presse médicale reçut par des voies discrètes l’information : “Les chercheurs ont prouvé que les téléphones cellulaires sont sans danger”. Mais, les informations préliminaires avaient été diffusées sans embargo, sous condition de l’engagement que rien ne devait être écrit sur le sujet avant le mercredi. Le lundi suivant étant un jour de deuil national -jour où les médias étaient focalisés sur cet événement et sur les questions qui s’y rapportent : le contrôle des armes- les détails complets du rapport furent publiés dans le journal Hobbart Mercury. Quelques journaux de petites villes donnèrent le matin, le jour anniversaire du massacre de Port Arthur (plusieurs personnes furent tuées par un seul voleur armé), quelques brefs détails également.

Le Dr. Alan Harris, un des principaux chercheurs croit que le pré-communiqué de presse et en fait la conférence vidéo furent le résultat de décisions prises par le Royal Adelaïde Hospital et non par la Société TELSTRA. Il dit que TELSTRA s’était opposé à la tenue de la conférence vidéo. Je reste sceptique, mais je n’ai pas la preuve de l’implication directe de TELSTRA.

Ceci fut très efficace pour tuer l’intérêt des journaux nationaux pour ces résultats de recherches et explique pourquoi la plupart des Australiens ne savent pas que ces résultats scientifiques ont été publiés, ni à quel point ces découvertes sont importantes. Ce fut tellement efficace que je n’ai pas réussi à trouver de compte-rendu dans le journal national “The Australian”, ni dans les pages de nouvelles générales, ni dans la section consacrée aux ordinateurs, bien que j’y écrive chaque semaine depuis des années une colonne sur les télécommunications.

Il y eut aussi apparemment quelques autres raisons à cela; cependant ce ne fut pas uniquement l’oeuvre de TELSTRA. La section médicale de The Australian avait reçu 2 semaines auparavant (16 avril) un texte sous-titré “Les téléphones mobiles peuvent ralentir les tumeurs” et le jour en question, celui qui rédigeait l’article médical était le rédacteur en chef du journal et n’était pas heureux de diffuser cette “vieille rengaine”.

La réaction du gouvernement australien confronté à la nouvelle est bien résumée par le communiqué ci-dessous. C’est le Dr. Brendan Nelson, ministre sans portefeuille, médecin généraliste, ancien président de l’Association des Médecins Australiens et totalement incompétent en cette matière qui fit ce communiqué :

Le gouvernement australien déclare : bien que la recherche ait apporté une contribution utile, le risque de cancer pour les humains, généré par les téléphones mobiles est minime.
Le Dr. Nelson, dans sa déclaration diffusée au nom du gouvernement déclare :
“Cela ne veut pas dire que les téléphones mobiles constituent un risque pour la santé des utilisateurs”.
“Selon les connaissances actuelles, tout risque lié au téléphone mobile est minime, comparé aux autres risques auxquels on doit faire face, par exemple les rayonnements solaires et la conduite automobile”.
“Nous savons qu’une personne sur 35 contractera un cancer et que 5 personnes sont tuées par jour dans des accidents de voiture”.
“Nous ne connaissons aucune personne, où que ce soit dans le monde, qui soit décédée suite à l’emploi du téléphone mobile”.

Le Dr. Michael Repacholi, le directeur scientifique de l’Hôpital d’Adélaïde dit que les résultats de l’étude menée par son équipe sont surprenants, mais que des recherches futures sont nécessaires pour déterminer des effets concluants sur l’homme.
“Cette étude scientifique est la première qui démontre un tel effet” déclara M. Repacholi lors d’une conférence de presse à Adélaïde via une vidéo transmise à partir de Genève où il coordonne les recherches sur les effets des champs électromagnétiques au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé. Il ajoutait : “Nous avons encore beaucoup de recherches à faire avant que les résultats puissent être utilisés dans le débat de l’influence possible des champs électromagnétiques sur la genèse du cancer”.

Par contre, un chercheur de haut niveau et indépendant, possédant une réputation de premier rang dans ce domaine de recherches me décrivit l’étude comme étant une “bombe”.

Pourquoi les médias sont-ils silencieux concernant le contrôle des informations ?

La recherche concernant la sécurité des téléphones cellulaires est contrôlée depuis plusieurs années dans la plus grande partie du monde par les sociétés de téléphonie mobile, via le C.T.I.A.(Cellular Telephone Industry Association) aux USA et l’E.T.S.I. en Europe. Des menaces de procès en diffamation bloquent la diffusion de certaines études.

Cependant, le problème principal, c’est que l’attention des médias est dirigée vers l’irritation du public vis-à-vis des antennes relais de téléphonie cellulaire, sur un plan esthétique en négligeant les effets sur la santé (à moins que ces antennes relais soient implantées auprès des écoles).

De plus, les conclusions d’études tombent partiellement dans le champ de travail des journalistes médicaux et partiellement dans la section technique. Mais puisqu’il s’agit d’une affaire épineuse, ce problème est souvent laissé à d’autres sections du journal. Je n’ai rien pu trouver quant à ces informations dans des magazines techniques pour les mêmes raisons.

Cependant ceci constitue un domaine très important en matière de santé liée à l’environnement. Il y a quelques personnes vraiment indépendantes qui travaillent dans ce domaine, mais il y a aussi pas mal de charlatans. Jusqu’à un certain degré, les enthousiasmes excessifs des activistes anti-téléphones cellulaires qui crient sans cesse “au loup” et quelques unes de leurs affirmations ridicules ont effectivement tué l’affaire pour les journaux.

Les faits concernant le rapport de l’Hôpital d’Adélaïde sont les suivants :

  • Il y a 4 ans, un groupe de scientifiques a reçu des fonds de TELSTRA afin d’investiguer au sujet de possibles relations entre les téléphones mobiles et le cancer. Ils terminèrent leur travail au milieu de 1995 et le rapport de leurs recherches a été publié deux ans plus tard dans le journal international “Radiation Research”.
  • Dix huit mois d’un travail assidu à l’Hôpital d’Adélaïde ont permis de mettre en évidence les liens probablement les plus significatifs et les plus évidents entre les nuisances pour la santé et les téléphones cellulaires. Ces études furent les plus soigneusement contrôlées et les plus étendues de ce type réalisées dans le monde.
  • Ceux qui ne suivent pas ces développements ont tendance à croire qui ceci est un cas particulier, que cette preuve est isolée. Les compagnies de téléphonie mobile et leurs spécialistes en communication savent cela et répètent constamment “que davantage de recherches sont nécessaires” ou “qu’il faut placer ceci dans son contexte”. Ensuite ils persistent à ne pas faire plus de recherches eux-mêmes et traitent les découvertes comme si elles étaient totalement isolées du reste des preuves.
  • Mais en fait, ce rapport suit d’autres féroces “feux de brousse” qui ont fait rage dans l’industrie des téléphones cellulaires depuis quasi dix ans et les preuves continuent à s’accumuler. Les Dr. Henry Lai et Singh de l’Université d’Etat de Washington à Seattle ont décrit des augmentations énormes de ruptures de chaînons d’ADN dans les tissus de cerveaux de rats exposés à des micro-ondes pendant deux heures seulement.
  • L’industrie a largement ignoré ces découvertes en proclamant que les fréquences utilisées n’étaient pas identiques à celles des téléphones cellulaires. Ceci est vrai, mais hors de propos.
  • Le facteur clé est: “Jusqu’où la science et les scientifiques sont-ils indépendants ? Qui définit l’étude ? Etait-elle totalement sans préjugés ? Quels furent les contrôles appliqués ? Qui a effectué l’interprétation finale des résultats ?”
  • Etant donné l’implication de TELSTRA, les trois scientifiques qui conduisaient la recherche à l’Höpital d’Adélaïde durant ces années, ont insisté sur la nécessité d’un protocole de recherche soigneusement défini et supervisé par le National Health and Medical Research Council (NHMRC = Conseil National de la Santé et de la Recherche Médicale) pour garantir la validité et l’indépendance absolue.
  • Le travail fut conduit à l’Hopital Royal d’Adélaïde par le Dr. Michael Repacholi (qui quitta le groupe pour occuper le poste de coordinateur des recherches sur les champs électromagnétiques à l’Organisation Mondiale de la Santé à Genève), par le Prof. Tony Basten de l’Université de Sidney, par le Dr. Alan Harris de l’Institut Walter & Eliza Hall et par le statisticien Val Gebski du NHMRC.
  • Comme tous les scientifiques, ceux qui furent impliqués dans cette étude tendent à en minimiser l’importance et essaient désespérément de modérer toute tentative d’exagération des découvertes. Ils ne feront de commentaires que sur leurs propres études et ne les traiteront qu’isolément (et non en les insérant dans le contexte d’autres recherches). Leurs communiqués de presse soulignent que ces découvertes “doivent être placées dans leur contexte”.
  • C’est ici que la plupart des confusions se révèlent, parce que les commentateurs dont je suis, sont plus intéressés à ce que cette étude apporte parmi toutes les preuves déjà accumulées. Isolée, une seule étude signifie rarement quelque chose, mais celle-ci s’ajoute à de nombreuses autres découvertes dérangeantes. Et ceci, je ne peux pas l’ignorer.
  • Le Prof. Tony Basten suggère également que la transposition entre des études sur animaux aux êtres humains est complexe et que “davantage de recherches convergentes sont nécessaires pour confirmer ce résultat”. Mais, comme un des autres scientifiques me le souligna : “L’ADN c’est de l’ADN”. Son point de vue est qu’en ce qui concerne les rutures de processus normaux de croissance des cellules (qui sont fondamentales lorsqu’on envisage les cancers), les cellules d’animaux et d’humains se comportent à peu près de la même façon.
  • L’autre commentaire (de ceux qui combattent l’incendie) qui est fait par le porte-parole de l’Australian Telecommunication Association souligne que les expériences ont été réalisées sur des souris génétiquement modifiées pour être prédisposées au cancer. Il laisse entendre que ceci est très significatif (mais en réalité, cela ne l’est pas du tout si on se donne la peine de réfléchir). Si on réalisait des expérimentations sur des souris non prédisposées (leur moyenne de vie est 2 ans), il serait difficile de tester les effets de 50 ans d’exposition au téléphone cellulaire. Il mentionne également la taille des souris, à cause de sa relation avec la longueur d’onde.

Comment rechercher les effets potentiels à long terme ? En fixant des téléphones cellulaires sur la tête de 200 orangs-outangs et voir quelles tumeurs vont apparaître sur une durée de vie ? Peut-être ?
Cette étude impliquait un grand nombre de souris, dans un environnement de recherche bien contrôlé. On attend ainsi les résultats après 18 mois plutôt qu’après 80 ans. Merci beaucoup !

Qu’est-ce qui rend cette étude si différente ?

Ce qui rend cette étude spécialement significative, c’est que l’honnêteté et la valeur à la fois des méthodes appliquées et des scientifiques sont hors de doute. Si en ces matières, certains ont une tendance à croire à une théorie de conspiration des entreprises, il faut noter que les découvertes ne furent en rien à l’avantage de TELSTRA. Il ne peut être question que des dirigeants de TELSTRA aient pu influencer cette recherche d’aucune façon, une fois les protocoles mis en place.

Cependant TELSTRA avait mentionné dans le contrat une clause de confidentialité qui empêchait les scientifiques de révéler leurs découvertes durant un certain nombre d’années. Je trouve ceci très inquiétant dès lors que les scientifiques et TELSTRA reçoivent également une part de fonds publics.

Autre point à soulever : selon le contrat, TELSTRA avait trois mois de garde (la société conservait le rapport sous couvert de confidentialité) avant toute publication. C’est pendant cette période qu’elle mit en action les “pompiers”. Elle employa évidemment ce temps à bon escient. La CTIA (Cellular Telephone Industry Association) en fut avisée et entra aussitôt en action, bien avant que les journalistes aient flairé l’importance de l’affaire.

Les phrases principales que les compagnies de téléphonie cellulaire décidèrent de diffuser dans le monde entier lorsqu’elles devaient s’adresser aux médias furent :

  • C’étaient des souris prédisposées au cancer.
  • La puissance qui fut mise en oeuvre lors de l’exposition des souris était très élevée (en réalité, elle ne l’était pas).
  • Les souris ne sont pas des humains.
  • Les souris sont petites.
  • Ceci n’est qu’une étude isolée.
  • Les chercheurs eux-mêmes n’estiment pas que cela soit significatif.
  • L’expérimentation requiert d’être reproduite.
  • La recherche en question soulève plus de questions qu’elle n’en résout.

Bien entendu, aucune de ces phrases ne tient debout.

Dans cette expérimentation, les émissions furent pulsées comme celles d’un téléphone mobile et non continues. Le taux de tumeurs fut doublé et donc hautement significatif parmi le groupe exposé. Je ne connais pas d’autre recherche de cette sorte publiée ces dernières années qui montre une augmentation d’un tel ordre. Il faut cependant bien se rappeler que les souris étaient transgéniques, prédisposées au cancer du système lymphatique.


(*) Repacholi M., Basten A., Gebski V., Finnie J., Harris A.W. “Lymphomas in Eµ-Pim1 transgenic mice exposed to pulsed 900 Mhz electromagnetic fields”, Radiation Research, 147. pp. 631-640 (1997).

Etude en Suède et Norvège sur 11.000 utilisateurs de téléphones mobiles

Un article du Svenska Dagbladet (Journal suédois conservateur) signé de Gunilla von Hall.

Le quotidien conservateur suédois Svenska Dagbladet du 9 janvier 1998 a publié un communiqué du Prof. Kjell Hansson Mild (Institut National Suédois de la Vie au Travail). K.H. Mild déclare dans cet article publié en première page et mis en évidence par un titre en gros caractères que l’utilisation d’un téléphone cellulaire pendant plus d’une heure par jour fait courir un risque important de dégradations de la santé. Les téléphones cellulaires (GSM) sont désignés comme particulièrement dangereux et en particulier ceux possédant une antenne compacte (antenne courte) (1). L’expert suédois renommé (auteur des normes suédoises MPR II ou MPR 90 en matières de moniteurs vidéo d’ordinateurs) Kjell Hansson Mild est formel. Il suggère que les conceptions des téléphones soient modifiées. Il dirige une des recherches les plus importantes au monde concernant les téléphones cellulaires et met la dernière main à une étude suédoise-norvégienne sur les risques des téléphones cellulaires. Les résultats seront publiés le 4 février 1998.

Selon K.H. Mild, les problèmes de santé se produisent lorsque les personnes utilisent un téléphone cellulaire pendant plus d’une heure par jour. Les symptomes sont semblables à ceux observés sur les personnes électro-sensibles : notamment, des maux de tête, une sensation de chaleur, des sensations de picotements au visage et à la tête, des vertiges et de la fatigue anormale. Mild ajoute que les téléphones GSM sont plus actifs sur le plan biologique. Ils semblent mieux fonctionner, mais ils peuvent poser davantage de problèmes pour la santé. Les scientifiques, déclare K.H. Mild ont des tonnes de documents à ce sujet, mais refusent de s’avancer davantage. Les fabricants ne veulent pas admettre que les téléphones cellulaires puissent causer des problèmes et ajoutent que les problèmes pourraient être résolus grâce à des modifications de conception des appareils. Dans la société de demain, peut-être n’y aura-t’il plus de téléphones ordinaires, donc nous devons connaître les risques et les fabricants doivent faire plus que minimiser ces risques.

A dater de ce 9 janvier 1999, la publication officielle n’a toujours pas vu le jour.
On sait par Philips Alasdair qu’une réunion a eu lieu à Oxford (G.B.) en février 1998 et que la publication a été « supprimée pour le moment », pour raisons de « rétention par intérêt industriel », suite à la requête de consultants qui assistaient également à cette réunion : Carlo et M. Repacholi !!! (Rappelons que le Dr. M.Repacholi est chargé par l’Organisation Mondiale de la Santé de coordonner la collection des études concernant les effets sur la santé des champs électromagnétiques !). On peut à bon droit s’interroger sur le fonctionnement de l’O.M.S. agissant soi-disant dans l’intérêt de la Santé Publique. L’intérêt des industriels ne serait-il pas primordial aux yeux des experts ?

A propos du Dr. Michael REPACHOLI…

L’auteur du document en langue anglaise « Effets nocifs potentiels et réels des rayonnements de radio-fréquences-micro-ondes des stations de téléphones cellulaires »(*), le Dr. Neil Cherry, (Directeur de l’Unité de Recherche en Climatologie de l’Université Lincoln, Christ Church, Nouvelle Zélande) se fait l’écho de doutes émis par des chercheurs indépendants quant à l’objectivité du rapport publié en 1993 sous l’égide de l’Association Internationale de Radio-Protection / Organisation Mondiale de la Santé ainsi que du rapport ICNIRP de 1995, tous deux rédigés par le Dr. Michael Repacholi.

  • le Dr. Michael Repacholi ne reprend dans sa revue d’articles et de publications scientifiques que 58 expérimentations animales sur les 275 existant à ce moment (1993),
  • parmi 685 publications citées dans la revue de l’Environmental Protection Agency (U.S.A.) en 1984, sous le titre « Effets Biologiques des Radiations des Radio-Fréquences », le Dr. M. Repacholi n’en cite que 126,
  • le Dr. M. Repacholi prétend qu’il n’existe pas de mécanisme biologique clair, permettant d’expliquer les effets des radio-fréquences et des micro-ondes à des niveaux d’intensité inférieurs à ceux déclenchant l’effet thermique, alors que le Prof. W.R. Adey, actuel Président de la Conseil National Américain de Protection contre les Radiations (N.C.R.P.) décrit des mécanismes démontrés par expérimentations in vitro à l’Université de Berkeley.
  • de nombreuses études publiées depuis des années font état d’aberrations chromosomiques et de ruptures d’ADN, suite aux expositions à des rayonnements de radio-fréquences et de micro-ondes eux-mêmes ou en association avec d’autres facteurs. Ces travaux sont presque totalement ignorés par le Dr. M. Repacholi,

Or, le Dr. M. Repacholi affirme constamment que des normes de protection devraient être basées sur des constatations biophysiques et épidémiologiques.

Il est clair que les publications écartées sont toutes très embarrassantes pour les industriels des télécommunications.

Quels sont donc les critères de base qui permettent au Dr. M. Repacholi de définir les risques d’exposition aux radio-fréquences et aux micro-ondes ?

Aujourd’hui, le Dr. M. Repacholi annonce qu’il va pousser l’Organisation Mondiale de la Santé à adopter des normes mondiales d’exposition aux champs électromagnétiques.Tout ceci alors qu’il ne reconnaît pas les effets biologiques des champs de radio-fréquences et de micro-ondes en dessous de l’effet thermique (production de chaleur. Les dés sont pipés d’avance !

Nous devons aujourd’hui nous poser la question qui s’impose d’elle même : Le Dr. M. Repacholi représente-t’il des intérêts de Santé Publique au sein de l’I.C.N.I.R.P. / O.M.S. ou les intérêts des industriels impliqués dans les télécommunications ?

Quant à nous, devant un tel faisceau de présomptions, nous ne pouvons plus accepter de voir le Dr. M. Repacholi occuper le poste de conseiller privilégié qu’il occupe au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé. La responsabilité de la Santé au niveau planétaire ne tolère aucune compromission !


(*) Document disponible en langue française auprès de TESLABEL (Belgique).

(1) Niels Kuster de l’Institut Polytechnique de Zürich a abouti aux mêmes conclusions au cours de ses recherches sur des modèles simulés. Celles-ci ont été diffusées lors d’une émission « A bon entendeur » de Télévision Suisse Romande, le 21 octobre 1997 intitulée « Natels, la cervelle sur écoute ». Il y déclare: « En temps que scientifique, je trouve cela honteux, car environ 150 millions d’êtres humains utilisent ce type d’appareil. Dans cette situation d’incertitude, je peux comprendre les gens qui exigeraient un appareil menaçant peu, si possible l’utilisateur. Ce n’est pas un problème de fabriquer des appareils de ce type. »

Extrait le la revue « The Lancet » Neurology, Vol. 1, Août 2002- La question de millions de dollars concernant la téléphonie mobile

La question de millions de dollars

-Extrait le la revue « The Lancet » Neurology , Vol. 1, Août 2002-

L’utilisation du téléphone mobile (téléphone cellulaire) a augmenté de manière spectaculaire au cours de ces dix dernières années, mais des doutes subsistent à propos de leur sécurité d’utilisation. Gro Harlem Brundtland, Directrice Générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (et initiatrice du Principe de Développement Durable) est clairement concernée par les effets de l’utilisation des téléphones mobiles et particulièrement chez les enfants. Elle a pris la parole lors du 18ème Congrès International du Cancer (UICC) à Oslo le 1er juillet 2002 et y a exprimé des préoccupations concernant les enfants utilisant des téléphones mobiles pendant des heures, chaque jour, simplement parce qu’ils ne sont toujours pas suffisamment informés des nuisances que ces téléphones pourraient leur causer.

Tout comme les patients atteints d’un cancer du poumon ont encorné les firmes productrices de tabac dans des procès, les compagnies de téléphonie mobile font front à des actions en justice de patients qui affirment que l’utilisation du téléphone mobile est responsable de leurs cancers du cerveau. En juin, la compagnie Vodafone a admis devant ses actionnaires qu’elle devait faire face à des procès intentés par quatre de ses utilisateurs aux USA. Si une seule de ces plaintes aboutit, la compagnie pourrait encourir des dépenses se chiffrant jusqu’à 1 billion de Dollars. Un autre cas qui a retenu l’attention des médias est celui d’un neurologue américain qui a régulièrement utilisé un téléphone mobile pendant 9 ans pour rester en contact avec ses patients. En 1998, il a été diagnostiqué porteur d’un cancer du cerveau situé derrière l’oreille droite et attaque aujourd’hui Motorola, Verizon Communications et l’Association de l’Industrie des Télécommunications en justice, en réclamant entre autres 800 millions de $ de dommages et intérêts.

En décidant si des cas comme ceux-ci doivent être soumis à la justice, les juges doivent se baser sur des preuves disponibles de manière générale pour se faire leur propre idée concernant les effets sur la santé de l’utilisation de téléphones mobiles. Ce qui n’est pas une tâche facile. Bien que de nombreuses études aient été effectuées ces dix dernières années, les réponses définitives manquent toujours. Un rapport publié en 2000 au Royaume Uni par le Groupe d’Experts Indépendants concernant les téléphones mobiles, a conclu en se basant sur les preuves actuellement disponibles que les téléphones mobiles ne font pas courir de risques pour la santé. Cependant, ce rapport conforte les préoccupations de Mme Brundtland en déclarant: « s’il y a des effets néfastes dus à l’utilisation des téléphones mobiles, inconnus actuellement, les enfants peuvent être plus vulnérables à cause de leur système nerveux en développement, de la plus forte absorption d’énergie dans les tissus de la tête et d’une durée plus longue d’exposition au cours de la vie… nous estimons que l’utilisation étendue des téléphones mobiles par des enfants pour des communications non essentielles devrait être découragée ».

Les effets proposés de l’utilisation des téléphones mobiles sur la santé vont des maux de tête, des troubles du sommeil, de l’augmentation de la tension artérielle jusqu’aux cancers du cerveau, la zone du corps la plus exposée à de faibles niveaux de radiations de fréquences radio émis par les téléphones mobiles. Il est maintenant largement accepté que les téléphones mobiles sont la cause d’un « effet d’échauffement » des tissus de la tête. Le résultat fut que la Commission Internationale de Protection contre les Radiations Non Ionisantes (ICNIRP) a proposé des lignes directrices afin que les radiations non ionisantes émanant des téléphones mobiles ne dépassent pas un taux d’absorption spécifique (S.A.R. ou T.A.S.) donné.

Cependant, on craint aujourd’hui que des effets non thermiques – qui pourraient se manifester en deçà du seuil de sécurité dicté par le taux d’absorption spécifique- puissent causer des dégâts au niveau cellulaire. Une étude publiée dans l’édition de juin 2002 du journal « Differentiation » par des chercheurs de l’Autorité Finlandaise de Sécurité des radiations et de Sécurité Nucléaire a montré qu’une heure d’exposition à des niveaux non thermiques de radiations de fréquences radio provoque une augmentation de l’expression et de l’activité des protéines de réponse au stress dans des cellules endothéliales humaines en culture. Ces cellules qui entourent les vaisseaux sanguins et ont un rôle important dans le maintien de la barrière hémato-encéphalique (barrière sang-cerveau) manifestent des « fuites » lors de tumeurs, ce qui est bien connu. Bien que les auteurs insistent sur le fait que leur étude était purement destinée à déterminer des effets non thermiques à un niveau cellulaire, les résultats ont donné lieu dans les médias à des préoccupations quant à savoir si ces effets peuvent également se produire chez les êtres humains.

Davantage d’études explorant directement les effets de l’usage des téléphones mobiles sur les populations humaines sont nécessaires en toute urgence. Des études menées par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), par l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) et par le Gouvernement de Grande Bretagne sont toutes en cours. Mais, lorsque les résultats de ces études seront publiés (dans 3 à 4 ans à partir d’aujourd’hui) aurons nous appliqué des précautions?

De vastes études confrontant sujets exposés et sujets témoins, menées sur des dizaines de milliers d’utilisateurs de téléphones mobiles seront nécessaires pour démêler ce qui pourrait être des petits risques associés à l’utilisation des téléphones mobiles. L’industrie de la téléphonie mobile occupe sûrement une position lui permettant d’avoir accès aux données nécessaires (enregistrement des facturations correspondant à des millions de téléphones mobiles) et au financement de la réalisation de telles études? Avec l’estimation de 1,6 billions d’utilisateurs de téléphones mobiles dans le monde à la fin de 2005, même une faible association entre l’utilisation de téléphones mobiles et de cancers du cerveau pourrait avoir des implications massives aussi bien pour les utilisateurs que pour les industries.

Mortalité d’embryons de poles exposés aux ondes des téléphones portables

Mortalité d’embryons de poules exposés aux émissions de champs électromagnétiques de téléphones cellulaires

Par B.J. Youbicier-Simo, J.C. Lebecq et M. Bastide (Laboratoire d’Immunologie et Parasitologie, Faculté de Pharmacie, Université de Montpellier I, F-34060 Montpellier Cedex 2, France, sponsorisé par R.Santini, I.N.S.A. Laboratoire de Biochimie Pharmacologie, F-69621, Lyon, France).

Ex: BIOELECTROMAGNETIC SOCIETY, Twentieth Annual Meeting, Trade Winds Resort, St. Pete Beach, Floride, U.S.A., 7-11 juin 1998 (pp. 103 – 104).

Nous avions antérieurement montré que l’exposition continue d’embryons de poules aux champs électromagnétiques émis par des postes de télévision et par des moniteurs vidéo de computers augmentait le nombre de morts parmi les embryons (Bioelectromagnetics, 1997, 18: pp.514-523).

L’étude présente a été mise en place pour estimer les effets des champs électromagnétiques émis par des téléphones cellulaires sur le développement d’embryons de poules.

Deux groupes de 60 œufs chacun ont été mis en incubation (21 jours à 38 ± 1° C, à 45-55 % d’humidité, dans l’obscurité permanente) sous les conditions d’exposition électromagnétique suivantes : groupe témoin (sans téléphone); groupe exposé (24 h / 24 h d’exposition à un téléphone cellulaire en fonction et placé face vers le bas, à 10 mm au dessus des œufs). Des chiffres figurant sur le plateau portant les œufs numérotent les positions de 1 à 60 (voir figure 1). Le téléphone cellulaire utilisé (Bosch, Cartel SL 2G2, Germany) irradie dans la bande des fréquences radio 900 MHz à une puissance de 2 Watt.

Fig. 1 Schéma d’exposition avec disposition des œufs sur le plateau.

La mortalité des embryons a été évaluée en mirant les œufs et en chiffrant les embryons morts par intervalles de 2 jours, depuis l’état embryonnaire du 3ème jour (ED3) jusqu’à l’état embryonnaire du 13ème jour (ED13) : ED3, ED5, ED7, ED9, ED11, ED13. Les comptages n’ont pas pu être réalisés de puis le 14ème (ED14) jusqu’au 21ème jour (ED21) parce que les œufs étaient devenus tellement opaques (forte vascularisation, augmentation de la taille de l’embryon) que les embryons pouvaient à peine être mirés à travers la coquille. Pour cette dernière période (ED21), la mortalité a été estimée en ouvrant les œufs n’ayant pas éclos.

Trois expériences indépendantes ont été réalisées. La mortalité des embryons a été exprimée, soit en mortalité cumulée (comptages premiers + comptages courants), soit en taux total (pourcentage d’embryons autopsiés depuis ED3 jusqu’à ED21).

Dans le groupe exposé, l’exposition aux champs électromagnétiques était accompagnée d’une augmentation de la perte d’embryons durant toute la période d’incubation, tandis que des variations perceptibles dans le groupe témoin se produisaient principalement à la fin de l’incubation (ED21). De plus, le taux total moyen de mortalité (TDR) pour les trois expériences était 6 fois plus élevé dans le groupe exposé aux champs électromagnétiques que dans les groupes témoins comparés (72,3 % contre 11,9 % ; voir tableau 1).

Expériences Expérience n° 2 Expérience n°3

Age (jours)
Expérience n° 3
Expérience n° 3
Expérience n° 3
Témoins
Exposés
Témoins
Exposés
Témoins
Exposés
NFE: ED3
1
1
5
1
3
4
ED3
1
6
0
7
3
2
ED5
1
8
0
8
3
3
ED7
1
10
0
8
4
4
ED9
2
15
0
10
4
10
ED11
2
17
0
17
4
16
ED13
2
18
0
17
4
20
ED21
7
35
6
34
9
56
TDR 21 %
11,9 %
59,3 %
10,9 %
57,6 %
15,8 %
100 %

Légende : NFE = œufs non fécondés, ED = nombre de jours d’incubation, TDR 21 = taux total de mortalité le 21ème jour.

Tableau 1 : Mortalité embryonnaire cumulée.

La distribution des autopsies dans les groupes exposés était essentiellement restreinte à une zone se situant autour de la source de champs électromagnétiques (ici, le téléphone cellulaire), ce qui contraste avec la distribution éparse dans les groupes témoins (voir les diagrammes de mortalités cumulées ci-dessous).

Ces deux constatations démontrent que l’exposition aux radiations électromagnétiques émises par les téléphones cellulaires augmentent la mortalité lors du développement embryonnaire.

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