La Commission Européenne et les droits de l’homme en matière d’exposition aux champs électromagnétiques.
La Commission Européenne a présenté le 22 juin 1998, une proposition de recommandation du Conseil, relative à la limitation de l’exposition du public aux champs électromagnétiques non ionisants tels les champs des lignes à haute tension, les champs des appareils électroménagers et des appareils électriques, les champs des fréquences radio, des micro-ondes (fours et téléphones GSM). Selon ses auteurs, cette recommandation aurait pour but d’assurer en Europe la protection des populations contre les risques liés aux champs électromagnétiques tout en uniformisant les normes.
Il est très curieux de constater que cette proposition émane de la D.G. 5 (Luxembourg) dont la mission définie englobe « les relations industrielles ». Il peut également paraître étrange à tout citoyen connaissant les mécanismes complexes (et coûteux) des réglementations européennes que ce ne fût pas la D.G.11 (Bruxelles), ayant les problèmes d’environnement dans ses attributions qui ait pris en charge cette recommandation.
Soulignons que la D.G.24 (Paris) ayant la protection des consommateurs dans ses attributions, estime quant à elle qu’il n’y a pas de raison valable de limiter les expositions aux champs électromagnétiques non ionisants pour autant qu’ils ne provoquent pas de brûlures et de chocs électriques (sic).
Mais le sommet du cynisme est atteint dans la brochure Europe Environnement du 7 juillet 1998. Nous citons mot à mot une partie de la déclaration de la Commission Européenne:
» Les Etats membres pourraient aussi décider d’étudier les aspects des coûts et des avantages de l’introduction de mesures et d’orientations particulières pour garantir un niveau élevé de protection sans coût excessif pour les personnes touchées par de telles mesures. Mais il est de toute façon de l’intérêt commun du public et de l’industrie qu’existent des mécanismes appropriés pour garantir que les avantages incontestables de systèmes émettant des rayonnements électromagnétiques ne soient pas mis en question au nom de préoccupations concernant les effets sanitaires éventuels. »
La Commission Européenne montre ainsi qu’elle a pour souci majeur la protection des industriels, sans se préoccuper de la santé de la population. Nous avions déjà pu constater à quel point ces technocrates se moquent de la santé publique, à propos de l’encéphalopathie spongiforme bovine (vache folle), à propos des végétaux génétiquement modifiés, à propos des pesticides agricoles.
Nous tenons à rappeler à ces technocrates que les pays européens ont ratifié la déclaration universelle des droits de l’homme.
L’article 1 et l’article 3 de cette déclaration que tous les politiques brandissent en période électorale nous dit :
Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
L’Europe, en déléguant une partie de ses pouvoirs à la Commission Européenne a t’elle abandonné toute notion de démocratie ? Le citoyen perçoit maintenant que cette Europe n’est pas celle qu’il attendait, celle des hommes, celle du mieux être, celle du Social, mais qu’elle est en réalité celle des banques et des lobbies industriels. Que nos technocrates sachent que leurs manœuvres peu loyales induisent un rejet de cette Europe qui n’est plus celle des hommes et est devenue une image dictatoriale.